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France: Un contrat pour multiplier par 5 les voitures électriques

France: Un contrat pour multiplier par 5 les voitures électriques
Mercredi 23 Mai 2018 - 11:00
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L’Etat français et la filière automobile hexagonale se sont engagés mardi à donner un coup d’accélérateur au marché des véhicules électriques en multipliant par cinq d’ici quatre à cinq ans les ventes de ces modèles ainsi que le nombre de modèles non thermiques en circulation.

Dans le cadre du Comité stratégique de la filière automobile, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et la ministre des Transports Elisabeth Borne d’une part, et les PDG de Renault, Carlos Ghosn, de PSA, Carlos Tavares, et de plusieurs grands équipementiers d’autre part, ont présenté une feuille de route jusqu’en 2022.

“En 2008, une crise mondiale d’une violence inouïe a frappé de plein fouet la filière (...) Dix ans après la crise, notre base industrielle automobile sort modernisée, transformée et renforcée”, a déclaré Luc Chatel, ancien secrétaire d’Etat à l’Industrie et actuel président de la Plateforme de la filière automobile (PFA), cité dans un communiqué.

“Mais elle doit aujourd’hui s’armer pour relever les immenses défis qui sont devant elles: concurrence féroce de nouveaux entrants, impératifs environnementaux, irruption du numérique à tous les étages, nouvelles mobilités et attentes sociétales”, a-t-il ajouté.

Le nouveau contrat prévoit des engagements réciproques.

D’un côté, la filière promet de multiplier par cinq les ventes annuelles de véhicules électriques d’ici 2022, à 150.000 environ contre près de 31.000 en 2017. Le parc roulant devrait lui aussi quintupler sur la période à plus de 600.000 véhicules, contre 139.100 au 30 avril. En incluant les voitures hybrides rechargeables, les modèles non thermiques purs en circulation pourraient atteindre la barre du million.

En échange, le gouvernement s’est engagé à maintenir sur la période un ratio d’une borne de recharge accessible publiquement - voirie ou parking de supermarché - pour dix véhicules. Ce ratio - actuellement d’une borne pour cinq ou six véhicules car le déploiement a pris de l’avance - signifierait 100.000 bornes installées fin 2022.

Ce sujet est particulièrement sensible avec l’accélération de la baisse du diesel, tombé en disgrâce depuis l’affaire de trucage des émissions polluantes de Volkswagen. Plus difficile à dépolluer, cette technologie est aussi plus vertueuse que l’essence sur les émissions de CO2.

Carlos Tavares, actuel président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea), prévient depuis plusieurs mois que l’industrie risque de peiner à atteindre les objectifs européens de 95 grammes de CO2 au kilomètre en 2021 en l’absence du déploiement d’un réseau de recharge adapté à une électrification massive des véhicules.

UN DROIT A LA PRISE DANS LES COPROPRIÉTÉS

Pour encourager le déploiement des véhicules électriques, le gouvernement promet aussi de maintenir un bonus “significatif”, sans s’engager sur un montant mais en promettant d’ici la fin de l’année une enveloppe totale pour donner aux automobilistes une visibilité sur cinq ans.

L’aide publique, réservée désormais aux seuls véhicules électriques, se monte cette année à 6.000 euros pour l’achat d’un véhicule neuf, dans la limite de 27% du coût d’acquisition.

La loi d’orientation sur les mobilités (LOM) devrait aussi faciliter, d’ici fin 2019, l’équipement des copropriétés en prises de recharge. La participation du gestionnaire du réseau d’électricité aux coûts de branchement et d’extension - ou taux de réfaction, actuellement de 40% - devrait aussi être augmentée à un taux qui n’est pas encore définitivement fixé.

Les autres axes de développement de la voiture du futur sont le véhicule autonome et connecté - avec un appel à projet en juin pour de nouvelles expérimentations et des premiers tests plus avancés, sans aucun conducteur derrière le volant, dès 2019 grâce à la loi PACTE -, la volonté de faire émerger une offre industrielle française et européenne dans le domaine des batteries de quatrième génération et la création d’une filière hydrogène française compétitive.

Les mutations en cours représentent d’importantes opportunités en matière d’emplois, mais aussi des défis de formation. Les besoins massifs qu’elles devraient entraîner sont estimés à 25.000 emplois nets par an dans la filière amont (constructeurs, équipementiers et sous-traitants) et à 15.000 dans les services aval.

Ces postes font appel à de nouvelles compétences - électricité, électronique, digital et logiciels - mais ils devraient aider à compenser une partie des pertes de postes attendues dans les motorisations traditionnelles en général, et le diesel en particulier. La filière diesel représente aujourd’hui en France quelque 12.000 emplois directs.

Source : Reuters 


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