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Grippe aviaire : le risque en France passe de modéré à élevé
La France fait face à un renforcement des mesures de prévention concernant la grippe aviaire, alors que le risque épizootique, jugé "modéré" jusqu’à récemment, a été relevé à "élevé". Cette décision, officialisée par un arrêté paru vendredi au Journal officiel, résulte de l'observation d'une dynamique persistante du virus, notamment dans les couloirs de migration des oiseaux sauvages. Ceux-ci, lors de leur passage sur le territoire français, sont souvent porteurs du virus, contribuant à sa diffusion rapide.
L'arrêté vise principalement à intensifier la surveillance et à appliquer des mesures de protection renforcées dans les élevages avicoles. Dès la publication du texte, qui entre en vigueur immédiatement, les élevages de volailles seront soumis à de nouvelles restrictions. Les volailles des exploitations de plus de 50 animaux devront être mises à l'abri et leurs conditions d'alimentation et d’abreuvement rigoureusement contrôlées. Pour les plus petits élevages, des mesures de confinement seront également imposées, incluant la protection par des filets ou la claustration des oiseaux.
Le virus de la grippe aviaire, classé comme un agent hautement pathogène pour les volailles, continue de se propager au sein des populations d'oiseaux sauvages. En Europe, la situation est particulièrement préoccupante, avec la détection du virus dans 24 pays, dont une augmentation des foyers en Hongrie. Le bulletin épidémiologique de la plateforme française d’épidémiosurveillance de la santé animale indique une dynamique d’infection en forte progression depuis la fin du mois de septembre, notamment chez les oiseaux migrateurs.
En France, depuis le début de la saison, six foyers de volailles infectées, deux foyers d'oiseaux captifs et dix cas parmi les oiseaux sauvages ont été identifiés. Ce contexte épidémiologique a poussé les autorités à rehausser le niveau de risque de "modéré" à "élevé" à partir du 16 octobre, après une première réévaluation en avril 2024 où le risque avait été jugé "négligeable".
Les précédentes épidémies de grippe aviaire, qui ont sévi en France entre 2015 et 2017, puis de manière quasi continue depuis fin 2020, ont entraîné l’abattage de millions de volailles, causant des pertes économiques colossales estimées en milliards d'euros. La France, pour limiter la propagation du virus et protéger son secteur avicole, a donc pris des mesures strictes, y compris la vaccination obligatoire dans les élevages de plus de 250 canards depuis la fin de l'année 2023. La campagne de vaccination 2024-2025, soutenue à 70 % par l’État, a démarré début octobre.
Face à la persistance du virus, les autorités françaises continuent de mettre en place des stratégies adaptées pour limiter les risques d’épidémie à grande échelle, tout en veillant à la protection de l'industrie avicole nationale et à la sécurité sanitaire publique.