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Immigration : Los Angeles sous haute tension après le déploiement fédéral

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Immigration : Los Angeles sous haute tension après le déploiement fédéral
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La ville de Los Angeles a vécu une troisième journée agitée de manifestations contre la politique migratoire de l'administration Trump, marquée par des violences, des arrestations et une controverse politique sur la légalité de l’intervention militaire fédérale.

Face à l'escalade des tensions, des unités de la California National Guard ont été déployées dimanche dans plusieurs zones de la ville, notamment autour des bâtiments fédéraux. Une décision prise par la Maison-Blanche que le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a immédiatement qualifiée d’« illégale » et de « violation de la souveraineté de l'État ».

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté dans différents quartiers. Plusieurs rassemblements ont été déclarés « illégaux » par la police de Los Angeles, accusant certains protestataires d’avoir lancé des projectiles, des bouteilles et même du béton sur les agents. Au moins 39 personnes ont été arrêtées sur deux jours.

Dans le centre-ville, des images de vidéosurveillance montrent des véhicules autonomes incendiés, tandis que des groupes brandissaient des drapeaux mexicains en dénonçant les descentes de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement). Un groupe a même bloqué la 101 Freeway, un axe majeur de circulation.

Le Parti pour le socialisme et la libération, actif à Los Angeles, a organisé une manifestation devant l’hôtel de ville, accusant l’administration Trump de créer une crise artificielle pour justifier une répression fédérale. Le président Trump, sur ses réseaux sociaux, a qualifié les manifestants de « mobs insurrectionnels violents » et exhorté les autorités à rétablir l’ordre par la force si nécessaire.

Le chef de la police de Los Angeles, Jim McDonnell, a reconnu que la situation « devenait incontrôlable ». Bien qu’il n’ait pas immédiatement soutenu le recours aux militaires, il a indiqué que les événements de la soirée nécessitaient « une réévaluation sérieuse ».

De son côté, le président Trump a évoqué la possibilité d’invoquer la loi sur l’insurrection de 1807, qui permet au président de déployer l’armée pour rétablir l’ordre intérieur — une mesure qu’il n’a toutefois pas encore activée.

Le Commandement Nord des États-Unis a confirmé l'envoi de 300 membres de la Garde nationale en soutien logistique et pour la protection des biens et personnels fédéraux, avec 500 Marines en alerte à Camp Pendleton. Le Pentagone a précisé que les soldats ne seraient pas impliqués dans le maintien de l’ordre civil, conformément au droit fédéral.

Le gouverneur Newsom a promis de saisir la justice pour contester ce qu’il considère comme une « dérive autoritaire ». « Ces actions ne relèvent pas d’un président, mais d’un dirigeant autoritaire », a-t-il déclaré sur X. Il accuse Trump de vouloir transformer une crise sociale en conflit institutionnel.

La situation s’est encore complexifiée avec les déclarations du président du Mexique, Claudia Sheinbaum, qui a condamné les descentes menées par l’ICE et la militarisation de la réponse américaine : « Le phénomène migratoire ne se résoudra pas par la violence, mais par le dialogue et la réforme. »

La légalité du déploiement de la Garde nationale reste sujette à débat. La loi américaine (Titre 10 du Code des États-Unis) prévoit que les ordres de mobilisation doivent passer par les gouverneurs. En l’absence d’accord de Gavin Newsom, la décision de Trump pourrait être contestée devant les tribunaux fédéraux.

Sur le terrain, les tensions restent vives. Des témoins ont signalé des actes de vandalisme et d’intimidation contre les manifestants, pendant que des leaders associatifs, comme Vanessa Cárdenas d’America’s Voice, dénoncent « un abus de pouvoir systématique déguisé en maintien de l’ordre ».

Alors que la pression monte à Los Angeles, les prochains jours seront déterminants pour l’avenir des relations entre l’État de Californie et le gouvernement fédéral sur la question migratoire — mais aussi pour l’équilibre entre libertés civiles et sécurité nationale aux États-Unis.

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