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Iran : un marathon relance la bataille autour du voile obligatoire
La participation de femmes non voilées au marathon organisé vendredi sur l’île de Kish, dans le sud de l’Iran, a déclenché une nouvelle controverse nationale. Selon le pouvoir judiciaire, les organisateurs de l’événement font désormais l’objet de poursuites pour « indécence », dans un contexte où la question du voile cristallise de nouveau les tensions politiques et sociales.
Plus de 5.000 coureurs avaient pris part à cette compétition populaire, dont plusieurs courses spécifiquement dédiées aux femmes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des participantes sans hijab, en contradiction avec la loi en vigueur depuis la Révolution islamique de 1979, qui impose aux femmes de couvrir leurs cheveux et de porter des vêtements amples.
Une procédure judiciaire pour « atteinte à la décence »
Dans une déclaration relayée par l’agence Mizan, le procureur général de Kish a dénoncé « la manière contraire à la décence » dont s’est déroulé l’événement, estimant que les organisateurs avaient manqué à leur devoir de surveillance. Une « procédure pénale » a été engagée et des mesures « fermes et dissuasives » ont été demandées à l’encontre des responsables du marathon.
L’agence Tasnim, proche des conservateurs, a également pointé « une absence totale de contrôle » et un « non-respect flagrant des règles vestimentaires », accusant les organisateurs de laisser prospérer un phénomène jugé « inquiétant ».
Le voile, un symbole au cœur des tensions internes
Si le port du voile demeure inscrit dans la loi iranienne depuis plus de quarante ans, son respect s’effrite visiblement dans l’espace public. À Téhéran comme dans d’autres grandes villes, de nombreuses femmes apparaissent désormais non voilées dans la rue, un comportement devenu plus fréquent ces derniers mois.
Cette évolution divise profondément la classe politique. Le président Massoud Pezeshkian, partisan d’un discours plus conciliant, défend l’idée qu’« aucune femme ne peut être forcée à porter le voile ». À l’inverse, le clergé conservateur et plusieurs responsables politiques redoublent d’appels à la fermeté, y voyant une menace culturelle et une infiltration des valeurs occidentales.
Plus de la moitié des députés ont récemment accusé le pouvoir judiciaire de ne pas faire respecter la loi avec suffisamment de rigueur. Son chef, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a réitéré jeudi son engagement en faveur d’une application stricte des règles.
Des sanctions qui se multiplient
Ces derniers mois, les autorités ont fermé des cafés, des restaurants ou encore annulé des événements culturels pour des infractions liées au voile obligatoire. Malgré cela, certains concerts et expositions ont pu accueillir des spectatrices non voilées, signe d’un rapport plus ambivalent entre la société iranienne et l’appareil d’État.
Le marathon de Kish apparaît ainsi comme un nouvel épisode d’un débat national qui ne cesse de s’intensifier : celui du contrôle du corps des femmes, de l’expression publique et de l’évolution d’une société en pleine mutation.