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L’ONU alerte sur une famine mondiale imminente faute de financements suffisants

Hier 18:44

Des millions de personnes supplémentaires pourraient sombrer dans la famine au cours des prochains mois, ont averti mercredi la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et le PAM (Programme alimentaire mondial). Les deux agences onusiennes tirent la sonnette d’alarme face à une crise alimentaire mondiale aggravée par les conflits, les chocs économiques, les dérèglements climatiques et une baisse inquiétante des financements humanitaires.

Dans leur dernier rapport conjoint, la FAO et le PAM identifient 16 zones critiques où la situation alimentaire se détériore rapidement. Parmi les pays les plus menacés figurent Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen, où des millions de personnes sont déjà au bord d’une famine « catastrophique ».

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie figurent également parmi les zones où l’insécurité alimentaire atteint des niveaux « très préoccupants ». Quatre autres régions, dont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh, sont classées à haut risque.

« Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire évitable, susceptible d’entraîner une famine généralisée dans plusieurs pays », a prévenu Cindy McCain, directrice générale du PAM. Elle a souligné que « l’inaction face à cette crise ne ferait qu’alimenter davantage l’instabilité mondiale ».

Selon le rapport, le financement de l’aide humanitaire mondiale est dangereusement insuffisant : sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour répondre aux besoins urgents, seuls 10,5 milliards ont été reçus à ce jour. Cette pénurie pousse le PAM à réduire ses programmes d’aide alimentaire, notamment pour les réfugiés et les personnes déplacées, et à suspendre certains programmes de cantines scolaires.

De son côté, la FAO met en garde contre les conséquences d’un effondrement des moyens de subsistance agricoles. Faute de financement, les campagnes de semis et les services vétérinaires essentiels à la survie des communautés rurales risquent d’être compromis. « Prévenir la famine n’est pas seulement un devoir moral, c’est un investissement stratégique pour la paix et la stabilité à long terme », a rappelé Qu Dongyu, directeur général de l’organisation.

Alors que les crises s’enchaînent – guerre, changement climatique, effondrement économique – les experts de l’ONU insistent sur la nécessité d’une mobilisation immédiate de la communauté internationale pour éviter une nouvelle tragédie humanitaire à grande échelle.