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La Chine renforce son contrôle sur les terres rares en Birmanie
Alors que la rivalité commerciale entre la Chine et les États-Unis ne faiblit pas, Pékin s'appuie désormais sur une milice alliée pour sécuriser de nouveaux gisements de terres rares en Birmanie, un pays ravagé par les conflits internes. Selon plusieurs sources locales, des exploitations minières actives dans l’est de l’État Shan, près de la frontière thaïlandaise, sont actuellement protégées par l’armée ethnique UWSA, alliée de longue date du régime chinois.
Cette présence armée intervient dans un contexte de forte dépendance de la Chine envers la Birmanie pour l’approvisionnement en terres rares lourdes, essentielles à l’industrie technologique mondiale, notamment à la fabrication d’aimants pour les véhicules électriques, les turbines éoliennes ou encore certains dispositifs médicaux.
Depuis que les mines de l’État Kachin ont été paralysées par les combats entre groupes armés et la junte birmane, Pékin a dû déplacer ses intérêts miniers vers l’est, là où la stabilité relative permet une exploitation plus fluide. Des sites situés entre Mong Hsat et Mong Yun, dans les collines verdoyantes du Shan, ont été identifiés via imagerie satellite par Reuters et confirmés par des témoignages directs.
Ces images révèlent des installations d’extraction chimique (piscines de lixiviation) récemment construites et déjà en fonctionnement. Selon les analystes, ces infrastructures sont conçues pour produire du terbium et du dysprosium, deux des terres rares les plus stratégiques sur le marché mondial.
La United Wa State Army (UWSA), groupe ethnique armé contrôlant une région autonome de la taille de la Belgique, est soupçonnée de fournir la protection militaire des sites miniers. Selon des sources locales, des soldats armés filtrent l’accès aux zones d’exploitation, exigeant des cartes d’identification spécifiques délivrées par le groupe.
L’UWSA, bien équipée et liée militairement à la Chine, est également connue pour son contrôle sur l’un des plus grands gisements d’étain du monde et pour son rôle historique dans le trafic de drogue, selon des rapports américains. Mais aujourd’hui, les terres rares représentent une nouvelle manne stratégique, exploitée avec le soutien technique et commercial chinois.
Selon Benchmark Mineral Intelligence, les entreprises minières chinoises peuvent produire en Birmanie jusqu’à sept fois moins cher que dans d’autres régions, en raison d’une régulation environnementale quasi inexistante. La technologie d’extraction reste étroitement contrôlée par Pékin, ce qui rend l’autonomie des groupes locaux peu probable.
« Il serait difficile de mener ces opérations sans le soutien technique chinois », confirme Neha Mukherjee, analyste basée à Londres. Des images satellites étudiées par David Merriman, expert chez Project Blue, confirment l’avancée rapide des chantiers miniers dans le Shan, malgré leur taille plus modeste que ceux du nord.
Depuis la reprise du conflit commercial entre Pékin et Washington sous l’administration Trump, la Chine utilise les terres rares comme un outil stratégique pour renforcer sa position dans les négociations. Les récentes fluctuations des prix du terbium (+27 %) et du dysprosium témoignent de cette instabilité.
Face à l’arrêt des exploitations du Kachin, la relocalisation vers le Shan pourrait offrir à Pékin une solution temporaire, mais géopolitiquement explosive. En misant sur la stabilité relative du territoire wa, la Chine cherche à garder le monopole mondial de la transformation des terres rares lourdes et à sécuriser des stocks vitaux pour ses industries.
Alors que le monde s’arrache les minerais critiques nécessaires à la transition énergétique, la situation en Birmanie illustre à quel point les chaînes d’approvisionnement sont fragiles, opaques et fortement militarisées. Le contrôle indirect par Pékin de ces nouvelles mines pourrait, à terme, renforcer son influence régionale tout en alimentant les tensions avec les puissances occidentales.
Si l’exploitation continue à s’intensifier dans le Shan, le conflit birman pourrait bien se transformer en une nouvelle frontière de la guerre économique mondiale, où les minerais deviennent une monnaie d’échange et les milices, des partenaires géostratégiques.
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