- 13:50Drames à Casablanca : décès de trois femmes enceintes dans une clinique privée
- 13:45La lutte contre le terrorisme en Afrique atlantique : la conférence de Rabat
- 13:39Partenariat Maroc-Françe pour renforcer l'infrastructure numérique en Afrique via les satellites
- 13:30Marrakech et Casablanca brillent dans le classement TripAdvisor des meilleures destinations touristiques de 2025
- 13:23Le Rassemblement National préside le groupe d’amitié franco-marocain : politique ou test ?
- 13:10Les 10 passeports africains les plus puissants en 2024
- 13:00Taux de contagion du virus de la rougeole dans les prisons marocaines
- 12:45Trump prépare des décrets pour relancer les combustibles fossiles
- 12:39“Meta” prévoit de licencier 5% de ses employés sur la base des évaluations de performance
Suivez-nous sur Facebook
Les ours de l’aéroport de Nantes : une polémique écologique
Les sculptures d’ours géants récemment installées sur le parvis de l’aéroport de Nantes ne laissent pas indifférents. Si l’exposition « Élégance animale » de Michel Bassompierre rencontre un franc succès à Vertou, une dizaine de kilomètres de là, elle divise désormais l’opinion publique. L’initiative, qui vise à enrichir l'expérience des voyageurs, se heurte aux critiques acerbes des écologistes locaux, qui dénoncent un symbole de « greenwashing » à l’heure où l’urgence écologique n’a jamais été aussi pressante.
Depuis novembre, deux imposantes sculptures d’ours en bronze ornent le parvis de l’aéroport Nantes-Atlantique. Ces œuvres, qui font partie d’une exposition plus large, ont été installées dans le cadre d’un partenariat avec le WWF. Mais pour les sections locales d’Europe Écologie Les Verts (EELV), ce partenariat et la mise en valeur des animaux par Vinci Airports, le groupe exploitant l’aéroport, soulèvent un problème majeur : l’impact environnemental de l’aviation.
Dans un communiqué de presse, EELV dénonce la contradiction entre la mise en avant de la biodiversité et la pollution générée par les avions. Selon eux, l’utilisation de l’image d’animaux menacés pour véhiculer une image positive de l’aéroport relève du « greenwashing ». En effet, l’un des ours représenté dans les sculptures fait écho à une crise environnementale bien réelle : la disparition progressive des abeilles et des vertébrés, comme l’indiquent les études du WWF. Ces animaux, dont les populations sont en forte régression, sont symbolisés par l’œuvre intitulée Les Abeilles, dans un contraste saisissant avec le rôle de l’aviation dans la crise écologique actuelle.
Les écologistes rappellent également que la survie de l'ours brun en France reste incertaine, et que l'État a été condamné en 2018 pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger cette espèce. « Ce n’est pas un hasard si les animaux symbolisent la lutte pour la préservation de notre planète. Mais utiliser de telles images dans un cadre aussi paradoxal que celui d’un aéroport polluant est problématique », déclare Jacques Morizeau, porte-parole d’EELV à Rezé.
Pour les responsables de l’aéroport, cette exposition artistique fait partie d’une stratégie visant à diversifier les activités culturelles de l’aéroport et à mettre en valeur le talent des artistes locaux. Hervé Bidet, directeur marketing de Vinci Airports, souligne que l’aéroport souhaite être « un lieu de vie et d’échange » et que l’exposition contribue à l’image du territoire nantais, avec l’objectif de réduire son empreinte carbone d’ici 2050. Cependant, cet objectif ambitieux semble mis à mal par l’implantation d’œuvres d’art au sein d’une infrastructure en constante expansion.
Cette controverse n’est pas la première du genre. En 2021, l’aéroport avait déjà suscité l’indignation des écologistes avec l’exposition « Vol des oies sauvages », qui mettait en scène des volatiles mécaniques. En 2024, c’est l’exposition « Nomade » qui proposait aux voyageurs un parcours artistique sur le thème du voyage, mais ces initiatives ont du mal à convaincre les critiques qui pointent du doigt l’incompatibilité entre la promotion artistique et les enjeux environnementaux.
Si l’art peut, sans aucun doute, sensibiliser à la beauté de la nature et à la préservation de la biodiversité, le débat soulevé par les sculptures d’ours à l’aéroport de Nantes met en lumière la tension persistante entre les pratiques culturelles et la nécessité de repenser nos modes de consommation, y compris dans les transports aériens.
Commentaires (0)