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Michel Barnier face aux députés : un défi politique sous haute tension
Le Premier ministre français, Michel Barnier, se prépare à une confrontation cruciale avec les députés lors de sa première déclaration de politique générale, prévue ce mardi 1er octobre. Dans un contexte politique délicat, où il ne bénéficie pas de majorité, Barnier exposera sa feuille de route sans solliciter de vote de confiance, à l'instar de ses prédécesseurs, Élisabeth Borne et Gabriel Attal.
Après un mois à la tête du gouvernement, Barnier, désormais entouré de son équipe, prendra la parole à 15 heures devant l'Assemblée nationale, tandis que son ministre de la Justice, Didier Migaud, s'adressera simultanément aux sénateurs. Ce discours s'annonce d'autant plus crucial qu'il intervient après un Conseil des ministres au palais de l'Élysée, dont les comptes rendus seront désormais effectués à Matignon, signifiant une séparation plus marquée entre les deux têtes de l'exécutif.
Confronté à une situation financière tendue, avec un déficit public en forte hausse, Barnier devra naviguer entre les attentes divergentes de ses alliés et les exigences d'un budget serré. Son intervention, qui devrait durer environ une heure, mettra l'accent sur deux priorités : la gestion de la dette financière et les enjeux écologiques. La semaine dernière, le Premier ministre a consulté les syndicats et les organisations patronales pour préparer cette étape décisive, tout en cherchant à renforcer l’esprit d'équipe au sein de son gouvernement.
L'atmosphère est également marquée par des tensions internes. Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur issu de la droite, a récemment provoqué une controverse en remettant en question la notion d'État de droit, ce qui a suscité des inquiétudes au sein de la coalition gouvernementale. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et d'autres membres du camp présidentiel ont exprimé leurs préoccupations face à ses déclarations, appelant à un "recadrage".
Dans ce climat incertain, Barnier adoptera une approche prudente, avançant "pas à pas" selon ses alliés, conscients des nombreux adversaires qui l’entourent. En parallèle, la pression monte aussi du côté de l'extrême droite, qui a manifesté sa capacité à provoquer une crise à tout moment.
Sur le plan économique, Barnier pourrait annoncer des coupes dans les dépenses publiques, tout en prévoyant des hausses d'impôts pour les grandes entreprises et les plus riches. L'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déjà prévenu qu'une telle augmentation serait difficile à soutenir pour de nombreux alliés au sein du gouvernement.
La question de l'immigration sera également abordée, avec des propositions visant à prolonger la rétention des personnes soumises à une obligation de quitter le territoire. De leur côté, les alliés du MoDem font pression pour instaurer un système proportionnel aux législatives, une revendication qui rencontre l'opposition de la droite.
Enfin, sur le front social, plusieurs organisations syndicales prévoient de manifester dans plus de 180 villes pour réclamer l'abrogation de la réforme des retraites et une augmentation des salaires, signalant la tension croissante entre le gouvernement et les mouvements sociaux.