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Peines alternatives au Maroc : vers une justice pénale plus humaine et réhabilitative

Hier 09:33
Peines alternatives au Maroc : vers une justice pénale plus humaine et réhabilitative
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Une nouvelle page de la justice pénale s’écrit au Maroc. À l’approche de l’entrée en vigueur de la loi n° 43.22 relative aux peines alternatives, prévue pour fin août, le gouvernement affiche sa volonté de repenser profondément le système répressif, en mettant l’accent sur la réhabilitation et la réinsertion plutôt que l’incarcération systématique.

Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du Conseil de gouvernement, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a souligné que l'application effective de cette loi nécessite une mobilisation collective de l’ensemble des acteurs du système judiciaire. Magistrats, ministère public, et Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) sont appelés à agir de concert dans le cadre d’une vision renouvelée de la justice.

Cette réforme, qui s’inscrit dans les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, marque une avancée majeure en matière de respect des droits humains. Elle prévoit, pour certains délits exclusivement, le recours à des sanctions non privatives de liberté, comme les travaux d’intérêt général, la restriction de certains droits ou l'obligation de suivre des programmes de réhabilitation. Sont toutefois exclus de cette mesure les crimes et les délits graves, notamment la corruption, le trafic de drogue, la récidive ou encore l’exploitation sexuelle de mineurs.

Une réponse à la surpopulation carcérale

La question de la surpopulation des prisons marocaines demeure une problématique structurelle. En apportant des alternatives crédibles à l’incarcération, la loi 43.22 vise à désengorger les établissements pénitentiaires tout en renforçant l’efficacité de la sanction pénale. L'objectif est double : restaurer le lien social du condamné et assurer une réponse judiciaire proportionnée et utile à la société.

Un cadre juridique structurant

Le gouvernement a mis en place un arsenal juridique complet pour encadrer la mise en œuvre de ce nouveau dispositif. Outre la loi 43.22, un décret d’application – le n° 2.25.386 – vient fixer les modalités concrètes de ces peines, garantissant ainsi une application harmonisée à travers le territoire.

Selon M. Baitas, ce projet répond également aux engagements internationaux du Maroc en matière de droits de l’Homme, notamment ceux liés aux recommandations des instances onusiennes et des organisations œuvrant dans la lutte contre la criminalité.

Vers une justice plus moderne et inclusive

La réforme engagée ne se limite pas à un changement de texte, mais annonce une évolution de la philosophie pénale du Royaume. Elle consacre une justice moderne, plus humaine, qui ne vise pas uniquement à punir mais surtout à réhabiliter et prévenir la récidive.

En somme, l’introduction des peines alternatives au Maroc ouvre la voie à un nouveau paradigme judiciaire, où la sanction devient un outil de transformation sociale plutôt qu’un simple instrument de répression. Une avancée que les juristes, les acteurs sociaux et les citoyens suivront de près dans les mois à venir.



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