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Plus de 1.500 détenus s’évadent d’une prison à Maputo

Plus de 1.500 détenus s’évadent d’une prison à Maputo
07:13 Journalistes: ELMIR Barae
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Une évasion spectaculaire a secoué le Mozambique mercredi, où 1.534 détenus se sont échappés d’une prison de haute sécurité située à une quinzaine de kilomètres de Maputo, la capitale. Cet incident s’est produit dans un contexte de troubles qui perdurent depuis plusieurs jours après la confirmation de la victoire électorale du Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975.

Une Évasion Massive Dans Un Climat D’Agitation

Selon Bernardino Rafael, chef de la police nationale, cette évasion s’est déroulée alors que des groupes de manifestants se sont approchés de la prison centrale, créant une confusion suffisante pour que des détenus abattent un mur et s’échappent. Parmi les évadés, 33 ont perdu la vie et 15 autres ont été blessés lors des affrontements avec le personnel pénitentiaire. Les autorités ont indiqué que 150 fugitifs avaient été rapidement rattrapés grâce à des opérations conjointes de la police et de l’armée.

L’incident soulève des inquiétudes majeures, car parmi les évadés figurent une trentaine de détenus affiliés à des groupes armés jihadistes actifs dans la province du Cabo Delgado. Ces groupes sèment la terreur dans le nord du Mozambique depuis sept ans.

Les Conséquences Des Troubles Post-Électoraux

Les tensions actuelles au Mozambique trouvent leurs racines dans les élections du 9 octobre. Bien que des irrégularités aient été relevées par des observateurs, le Conseil constitutionnel a confirmé lundi la victoire du candidat du Frelimo avec 65,17 % des voix. L’opposition, menée par Venancio Mondlane, a rejeté ces résultats, dénonçant une fraude électorale massive et appelant à des manifestations.

Ces troubles ont déjà causé d’importants dégâts matériels à Maputo. Des barricades continuent de paralyser la capitale, des bâtiments publics et des commerces ont été saccagés, et des ambulances ainsi que des dépôts de médicaments ont été incendiés. Le bilan humain s’alourdit également, avec au moins 150 morts recensés en deux mois de manifestations selon des ONG, tandis que les autorités ont annoncé 21 décès supplémentaires en 24 heures mardi soir.

Une Situation Sous Haute Surveillance

Le ministre de l’Intérieur, Pascoal Ronda, a rapporté 236 « actes de violences graves » en seulement deux jours, incluant des attaques contre plusieurs commissariats et une autre prison où 86 détenus s’étaient échappés plus tôt dans la semaine. La police craint désormais que ces fugitifs ne se regroupent, aggravant davantage l’insécurité dans un pays marqué par son passé de guerre civile et les violences récentes.

Le Mozambique, qui espérait tourner la page des tensions politiques et économiques grâce à ces élections, semble aujourd’hui confronté à une crise profonde. Les autorités, sous pression nationale et internationale, sont appelées à restaurer l’ordre tout en répondant aux revendications de justice électorale de l’opposition et des citoyens.

 

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