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Soutien social direct : une forte satisfaction, mais des exclus toujours nombreux
Le programme national de soutien social direct lancé récemment au Maroc suscite une adhésion majoritaire parmi ses bénéficiaires. Selon une enquête menée par l’Observatoire national du développement humain (ONDH), 87,46 % des ménages interrogés se déclarent satisfaits du dispositif au terme du premier trimestre de sa mise en œuvre. Toutefois, derrière ces chiffres encourageants, subsistent de profondes inégalités d’accès qui privent encore de nombreuses familles en situation de précarité de cette aide essentielle.
Présentés ce mercredi lors d’une conférence de presse, les résultats de l’enquête — menée auprès d’un échantillon de 4.462 ménages — révèlent un climat globalement positif autour du programme. Ainsi, 95 % des chefs de ménage estiment que les procédures d’inscription sont transparentes, et près de 90 % constatent une amélioration de leur niveau de vie. Sur le plan alimentaire, 92 % des bénéficiaires déclarent avoir vu leur sécurité alimentaire renforcée, tandis que 82 % affirment que le programme soutient concrètement la scolarisation de leurs enfants.
Pourtant, l’accès au dispositif demeure un point de friction. Seulement 5 % des répondants qualifient les démarches d’inscription de « faciles », tandis que deux tiers les jugent « moyennement complexes ». Nombre d’entre eux ont dû solliciter une aide extérieure pour finaliser leur inscription via la plateforme numérique. Cette barrière technologique accentue le risque d’exclusion pour les ménages les plus démunis, souvent peu familiers avec les outils digitaux.
Concernant la communication autour du programme, les avis sont partagés : 39,72 % la trouvent « claire et facile à comprendre », contre 53,43 % qui la jugent « relativement claire ». Le flou persistant sur certains critères d’éligibilité contribue à une perception d’inaccessibilité, malgré le fait que 67 % des bénéficiaires interrogés estiment ces critères globalement compréhensibles.
L’ONDH a également comparé le programme marocain à d’autres initiatives internationales. Il en ressort que le Maroc se situe à un bon niveau en matière de satisfaction, juste derrière le modèle brésilien Bolsa Familia (95 %) et au même rang que le programme sud-africain Child Support Grant (90 %). Il dépasse cependant les programmes mexicain (Prospera) et indonésien (Keluarga Harapan), moins bien notés par leurs bénéficiaires.
Pour affiner l’évaluation du programme, l’ONDH a mis en place un indice national de satisfaction sociale, qui mesure la perception des usagers à travers cinq dimensions : accessibilité, impact, efficacité, pertinence et transparence. Le programme de soutien direct obtient un score global de 71 sur 100. L’Observatoire recommande notamment de renforcer l’impact perçu et la transparence, tout en facilitant l’accès au dispositif pour améliorer cet indice.
Malgré ces indicateurs positifs, le rapport pointe une réalité préoccupante : des familles parmi les plus vulnérables restent exclues du système. Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment des seuils d’éligibilité inadaptés, des lenteurs dans le traitement des demandes, ou encore des démarches administratives mal comprises par les populations concernées.
Ces limites appellent à des ajustements urgents. Pour que le programme de soutien social direct remplisse pleinement sa mission, il devra mieux intégrer les familles en marge, adapter ses outils aux réalités du terrain et améliorer sa communication. Car derrière chaque chiffre, se cache une réalité sociale qui mérite écoute et attention.
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