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Tourisme vert : le Maroc vise 26 millions de visiteurs d’ici 2030
Le Maroc, qui a franchi en 2023 le cap symbolique des 17 millions de visiteurs, ambitionne désormais d’attirer 26 millions de touristes à l’horizon 2030. Ce nouvel objectif s’inscrit dans une stratégie qui place la durabilité et l’inclusion sociale au cœur du modèle touristique national.
À l’occasion d’une conférence internationale sur le tourisme durable organisée mercredi 24 septembre 2025 à Ifrane par la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT), en partenariat avec le Centre régional d’investissement (CRI) de Fès-Meknès et l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a rappelé que « le Maroc attire de plus en plus de voyageurs en quête d’expériences authentiques et respectueuses de l’environnement ».
Le tourisme durable en pleine croissance
En une décennie, la proportion de visiteurs recherchant spécifiquement des expériences écologiques et responsables est passée de 5 % en 2014 à 20 % en 2024. Cette tendance reflète l’évolution des comportements touristiques à l’échelle mondiale, marqués par une plus grande sensibilité aux enjeux environnementaux, culturels et sociaux.
Pour la ministre, le tourisme vert n’est pas seulement une opportunité économique, mais aussi un levier social. « Les maisons d’hôtes, les refuges de montagne et les coopératives féminines de produits du terroir permettent aux communautés rurales de bénéficier directement des retombées du secteur », a-t-elle précisé.
Des outils et programmes pour accompagner la transition
Afin d’encourager ce modèle, plusieurs instruments ont été mis en place. La Charte de l’investissement offre des avantages spécifiques aux projets responsables, tandis que la nouvelle législation sur l’hébergement touristique favorise l’émergence de formules alternatives, comme l’accueil chez l’habitant.
Parmi les initiatives phares, le programme « Go Siyaha » accompagne plus de 200 projets, en finançant jusqu’à 40 % des investissements liés à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. À cela s’ajoute le programme des « Villages touristiques », doté de 200 millions de dirhams, qui vise à développer 16 destinations rurales autour de la nature, de la culture et de l’inclusion sociale.
Ifrane, vitrine du tourisme vert marocain
La ville d’Ifrane, et en particulier son Parc national, illustre cette dynamique. Un vaste projet de réaménagement, financé par l’État à hauteur de 640 millions de dirhams et par des partenaires privés à hauteur de 93 millions, ambitionne de transformer ce site naturel en un pôle de référence, combinant hébergements écoresponsables, activités sportives et loisirs de pleine nature.
Selon Fatim-Zahra Ammor, Ifrane est appelée à devenir une vitrine internationale du tourisme durable, dans la droite ligne de la vision royale qui place le développement durable et les énergies renouvelables au centre des priorités nationales.
Entre ambition et défis
Si les perspectives sont prometteuses, la ministre a toutefois souligné les défis qui attendent le secteur : préserver l’équilibre écologique tout en poursuivant la croissance, renforcer la coopération entre acteurs publics et privés, et sensibiliser davantage les visiteurs aux pratiques responsables.
« Les opportunités sont immenses, mais elles exigent une mobilisation collective », a insisté la responsable, réaffirmant la volonté du Royaume de bâtir un tourisme à la fois attractif, compétitif et durable.