Advertising
Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Suivez-nous sur Facebook

« Liberté ! » : les Tunisiens redescendent massivement dans la rue

Hier 08:30
« Liberté ! » : les Tunisiens redescendent massivement dans la rue

Au rythme des tambours et vêtus de noir, plus de 2.000 personnes ont défilé samedi dans les rues de Tunis pour défendre les libertés politiques et dénoncer la détérioration des conditions économiques. Une affluence notable, rare ces derniers mois, selon les observateurs et les journalistes présents.

La marche était organisée par le comité de défense de l’avocat Ahmed Souab, condamné fin octobre à cinq ans de prison après avoir critiqué la justice tunisienne. L’objectif : fédérer les luttes sociales, politiques et environnementales.

Un cortège symbolique contre la répression

Le cortège a fait étape devant le Groupe chimique tunisien, accusé de polluer gravement la région de Gabès, puis devant le syndicat national des journalistes (SNJT). Ce dernier dénonce une « répression sans précédent » visant les médias et les professionnels de l’information.

Les manifestants, équipés de sifflets et d’un ruban rouge, réclamaient la libération des opposants, avocats, journalistes et travailleurs humanitaires emprisonnés ces dernières années, souvent sur la base d’accusations de complot ou au titre du décret-loi sur les « fausses informations ».

Des dénonciations d’un climat de “noirceur”

« La Tunisie vit un contexte de noirceur totale », affirme Saeb Souab, porte-parole du comité organisateur. Il cite une justice fragilisée, des prisonniers politiques et une crise environnementale persistante.
La marche s’est achevée près d’une piscine rénovée sur instruction du président, un choix dénoncé par les organisateurs comme une illustration du manque de priorités.

Saeb Souab souligne par ailleurs la rapidité du procès de son père, expédié « en six ou sept minutes », selon lui.

Colère sociale et liberté d’expression en recul

La contestation ne porte pas seulement sur les libertés publiques : elle est aussi nourrie par la situation économique. Inflation, recul du pouvoir d’achat et dégradation des services publics alimentent le mécontentement.

« Le pays s’effondre. On ne peut rien acheter, les hôpitaux sont en mauvais état », déplore Nejia Adjmi, 63 ans, retraitée. Elle évoque aussi la peur de s’exprimer sur les réseaux sociaux, après l’arrestation de plusieurs internautes.

Depuis 2021, multiples ONG tunisiennes et internationales alertent sur une régression des droits et libertés.

Une contestation directement dirigée contre le président Saied

Encadrée par un large dispositif policier, la manifestation a parfois pris des itinéraires improvisés.
Les slogans visaient clairement le président Kais Saied, accusé de dérive autoritaire depuis sa prise de pouvoir renforcée en 2022.

« Le peuple veut la chute du régime », scandaient les participants. Certains brandissaient des pancartes « Not my president ».

Entre misère sociale et demandes de changement politique

Des manifestants exprimaient leur frustration face à l’inflation, revenue à environ 5% après un pic à 10% en 2023, mais toujours très élevée pour les produits alimentaires.
Hicham Lahmer, artisan de 45 ans, affirme : « Les prisons sont pleines, la liberté d’expression n’existe plus. Le pays est au fond du trou ». Il réclame le départ de Kais Saied et la tenue de nouvelles élections.

Pour Amel, psychologue à la retraite, le combat reste avant tout celui des libertés : « Je suis outrée qu’on emprisonne des gens pour un délit d’opinion. On leur colle procès après procès pour retarder leur libération ».



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.