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Aides européennes au Maroc : la priorité reste au contrôle des frontières

10:35
Par: Naji khaoula
Aides européennes au Maroc : la priorité reste au contrôle des frontières

Les financements alloués par l’Union européenne (UE) au Maroc dans le domaine migratoire ont été majoritairement consacrés à la dimension sécuritaire. Selon une étude récente, près de 80 % des fonds européens entre 2014 et 2025 ont servi à renforcer la surveillance des frontières, au détriment des programmes dédiés aux droits et à l’intégration des migrants.

Réalisée par le chercheur Hassan Bentaleb pour le réseau Migrapress, cette analyse met en lumière une politique européenne toujours axée sur la prévention de la migration irrégulière plutôt que sur l’accompagnement humain et social. Ainsi, seuls 32 millions d’euros ont été mobilisés durant cette période pour soutenir des programmes de protection et de promotion des droits des migrants.

Une approche dominée par la logique sécuritaire

L’étude souligne que l’UE, tout en affirmant vouloir promouvoir la migration légale et le lien avec les diasporas, concentre en réalité l’essentiel de ses efforts sur la gestion des flux migratoires. Cette stratégie, jugée déséquilibrée, a souvent conduit à une réduction de la protection accordée aux personnes vulnérables, notamment les mineurs non accompagnés et les victimes de la traite des êtres humains.

Après la mise en place en 2014 du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique doté de deux milliards d’euros, les années 2018 à 2020 ont marqué un tournant : la logique sécuritaire s’est imposée, les financements destinés au Maroc se concentrant sur la lutte contre les départs irréguliers.

Des fonds d’urgence limités et une aide déséquilibrée

Entre 2020 et 2022, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence la vulnérabilité accrue des migrants présents sur le sol marocain. L’aide d’urgence octroyée par l’UE n’a pas dépassé 0,6 million d’euros, une somme jugée dérisoire face aux besoins réels.
En revanche, plus de 170 millions d’euros ont été engagés pour renforcer la gestion des frontières et soutenir les opérations de surveillance maritime, notamment en réponse à la pression migratoire sur les côtes espagnoles.

Vers un nouveau pacte euro-marocain ?

Avec l’adoption du nouveau Pacte européen sur la migration et l’asile (2023), l’UE a renouvelé sa stratégie de coopération externe avec le Maroc. Ce nouveau cadre prévoit un appui technique et financier accru pour la surveillance précoce des frontières et la lutte contre les réseaux de passeurs.

Toutefois, l’étude appelle à rompre avec le modèle du “financement contre la rétention” et à repenser la coopération migratoire sur des bases plus équilibrées. Elle recommande notamment de réorienter la moitié des fonds européens vers l’intégration économique et sociale, la formation aux droits humains et la modernisation du cadre juridique de l’asile au Maroc.

En conclusion, le rapport invite à bâtir une approche plus participative et transparente, fondée sur des accords bilatéraux équitables pour le travail, les études et la migration circulaire — une voie qui permettrait de concilier les impératifs sécuritaires avec le respect des droits fondamentaux des migrants.



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