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Chantier naval de Casablanca : une compétition mondiale autour d’un projet stratégique
La future infrastructure navale de Casablanca suscite un vif intérêt auprès des grands noms de la construction et de la réparation navales. Avec le lancement d’un appel d’offres international par l’Agence nationale des ports (ANP), la capitale économique du Maroc s’impose progressivement comme un nouveau point de convergence pour les leaders du secteur maritime.
Le projet porte sur la conception, l’équipement, l’exploitation et la maintenance du plus grand chantier naval d’Afrique. L’investissement global est estimé à près de 2,6 milliards de dirhams, traduisant l’ambition des autorités de doter le pays d’installations capables de répondre aux standards internationaux. Le futur site comprendra notamment une cale sèche de 240 mètres de long pour 40 mètres de large, permettant l’accueil de navires de grande taille, ainsi qu’une plate-forme élévatrice pouvant supporter jusqu’à 10 000 tonnes. Une darse moderne, adaptée à des bâtiments de dimensions intermédiaires, viendra compléter cet ensemble afin d’assurer une grande flexibilité opérationnelle.
Plusieurs groupes internationaux de premier plan se sont positionnés sur ce marché stratégique. Les sud-coréens HD Hyundai, Hanwha Ocean et Samsung Heavy Industries figurent parmi les candidats les plus attendus. HD Hyundai se distingue par un portefeuille couvrant aussi bien les navires commerciaux que les unités militaires et les bâtiments spécialisés. De leur côté, Hanwha Ocean et Samsung Heavy Industries mettent en avant des projets de partenariats locaux axés sur le transfert de technologies et la formation des compétences marocaines.
La concurrence ne se limite toutefois pas à l’Asie. Des acteurs européens et africains ont également manifesté leur intérêt, à l’image du bulgare MTG Dolphin et de l’italien Palumbo. Un consortium regroupant des partenaires chinois, espagnols et marocains se démarque également, fort d’une expérience reconnue dans la gestion de chantiers navals en Afrique et en Europe. L’entreprise marocaine impliquée revendique plusieurs décennies d’expertise, tandis que ses partenaires étrangers apportent des capacités d’investissement et un savoir-faire technique complémentaires.
Au-delà de la compétition industrielle, ce projet revêt une dimension stratégique majeure pour le Maroc. La situation géographique de Casablanca, à proximité des grandes routes maritimes reliant l’Europe, l’Afrique et l’Atlantique, offre un avantage comparatif important. Le futur chantier pourrait ainsi devenir un pôle régional pour la réparation et la maintenance des flottes civiles et militaires, tout en entrant en concurrence directe avec certains sites du sud de l’Europe, notamment autour du détroit de Gibraltar.
Prévu pour une durée de trente ans, le contrat attire des opérateurs à la recherche de projets de long terme, combinant rentabilité économique et visibilité internationale. L’ANP, de son côté, applique des critères de sélection stricts, mettant l’accent sur l’expérience avérée dans la gestion d’infrastructures navales de grande envergure. Cette approche favorise les groupes internationaux établis, tout en posant un défi aux acteurs nationaux encore peu présents sur ce segment.
La course pour le chantier naval de Casablanca s’annonce ainsi particulièrement disputée. Entre géants asiatiques, consortiums européens et partenaires locaux, chaque candidat cherche à s’imposer sur un projet appelé à jouer un rôle clé dans le développement de l’industrie maritime marocaine et régionale.