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Désertion parlementaire : une séance cruciale boudée par la majorité des députés

10:30
Désertion parlementaire : une séance cruciale boudée par la majorité des députés
Par: Naji khaoula
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Mardi 22 juillet 2025, l’hémicycle de la Chambre des représentants sonnait creux. Malgré un ordre du jour chargé de textes majeurs, à peine un tiers des députés étaient présents pour la séance plénière dédiée au vote de projets de loi déterminants pour l’avenir du système judiciaire et du paysage médiatique. Plus de 300 élus manquaient à l’appel, relançant une nouvelle fois le débat sur l’assiduité des parlementaires et la crédibilité de l’institution.

Parmi les textes à l’examen figuraient des projets particulièrement sensibles : la réforme du Code de procédure pénale, la loi encadrant les traducteurs assermentés et celle relative à la réorganisation du Conseil national de la presse. Des chantiers essentiels pour renforcer l’État de droit, améliorer l'accès à la justice, et structurer la régulation du secteur médiatique.

Mais le signal politique envoyé par cette faible mobilisation est jugé inquiétant. Pour de nombreux observateurs, cette séance aurait dû marquer un tournant dans la législature actuelle. Au lieu de cela, elle illustre une nouvelle fois le décalage croissant entre les élus et leurs missions, voire entre les représentants et les représentés.

Une habitude préoccupante

Ce n’est pas un incident isolé. Les absences massives lors de votes importants sont devenues un phénomène récurrent sous la coupole du Parlement. Associations, experts et citoyens interpellent régulièrement sur ce désengagement, qu’ils perçoivent comme un manque de respect envers les électeurs et les enjeux nationaux.

Malgré l’existence de dispositions dissuasives dans le règlement intérieur – notamment l’article 395 qui prévoit des sanctions graduelles allant du simple avertissement à la retenue sur indemnités –, leur application reste timide. Ce mardi, aucune lecture publique des noms des absents n’a été effectuée, en contradiction avec les procédures prévues.

Des réformes sans volonté politique ?

Des tentatives d’encadrement plus strict de la présence ont déjà été évoquées, notamment par l’installation de caméras de surveillance pour mieux documenter la participation réelle des députés. Toutefois, ces mesures peinent à se concrétiser, faute de volonté politique forte.

Face à cette inertie, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à une refonte du système de contrôle et à une culture politique plus responsable. « La légitimité du Parlement repose sur la participation active de ses membres. L’absentéisme chronique sape la confiance dans les institutions », déclare un ancien député contacté par nos soins.

Une image en déclin

En pleine période de remise en question de la représentation politique, ce nouvel épisode ternit encore davantage l’image d’un Parlement déjà critiqué pour son manque d’impact concret sur la vie des citoyens. Le contraste est d’autant plus frappant que les textes débattus concernent des domaines où les attentes sociétales sont fortes : justice équitable, transparence médiatique, efficacité institutionnelle.

En définitive, cette séance manquée illustre une crise plus profonde : celle de la responsabilité politique. Dans un contexte où la population réclame plus de rigueur et de proximité de la part de ses élus, le temps semble venu d’exiger des comptes  au nom du contrat démocratique.



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