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Dialogue russo-ukrainien à Istanbul : Une tentative sans les chefs d’état
Alors que le monde retient son souffle, les pourparlers de paix russo-ukrainiens reprennent ce jeudi à Istanbul, mais en l'absence remarquée des deux principaux protagonistes : Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Une reprise fragile des discussions directes, deux ans après l’échec des premières tentatives, dans un climat alourdi par les insultes et les manœuvres politiques.
Le président ukrainien a préféré déléguer une équipe "du plus haut niveau" composée de diplomates, de militaires et de responsables du renseignement. Mais il ne s’est pas rendu lui-même en Turquie. "Cette réunion n’est pas au niveau des présidents", a précisé un responsable ukrainien, tout en insistant sur la volonté de Kiev d’explorer les pistes diplomatiques.
Du côté russe, l’absence de Vladimir Poutine a également été confirmée. Le Kremlin a dépêché une délégation conduite par Vladimir Medinski, conseiller présidentiel à la réputation nationaliste bien établie, épaulé par deux vice-ministres. Un choix qui suscite des doutes à Kiev. Zelensky n’a pas caché son scepticisme, qualifiant l’équipe russe de "pure façade" incapable de prendre des décisions réelles.
Ces propos ont provoqué une réaction cinglante de la diplomatie russe. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a moqué le président ukrainien en le traitant de "clown" et de "raté". À Moscou, Sergueï Lavrov a lui aussi attaqué Zelensky, le jugeant "pitoyable". Ces échanges verbaux enveniment davantage un climat déjà extrêmement tendu.
Sur le plan militaire, l’offensive russe continue de grignoter des positions symboliques dans l’Est de l’Ukraine. Jeudi, Moscou a revendiqué la prise de deux localités dans la région de Donetsk, consolidant son emprise sur environ 20% du territoire ukrainien. Ces mouvements compliquent un peu plus les marges de manœuvre diplomatiques.
La rencontre, prévue au palais de Dolmabahçe à Istanbul, a été repoussée à l’après-midi, sans horaire précis côté ukrainien. Devant les grilles du bâtiment historique, une foule de journalistes attend, tandis que les détails logistiques restent flous.
L’initiative turque, appuyée discrètement par plusieurs puissances occidentales, se veut une tentative de relance du dialogue après des mois d’impasse. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu Zelensky à Ankara, mais les modalités exactes de leur rencontre n'ont pas été rendues publiques.
Dans ce contexte, l’attente d’un éventuel coup de théâtre est forte. Donald Trump, président des États-Unis, a laissé entendre qu’il pourrait se rendre à Istanbul "vendredi" si les discussions progressent. Son secrétaire d’État, Marco Rubio, a déclaré que Washington restait "ouvert à toute solution diplomatique", mais qu’un cessez-le-feu immédiat restait prioritaire.
L’Europe, elle aussi, insiste sur l’arrêt des hostilités. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé à "un cessez-le-feu, sans condition", afin d’éviter une répétition de l’échec des négociations de 2022.
Malgré les signaux d'ouverture, les exigences de Moscou et de Kiev restent difficilement conciliables. En attendant, les civils continuent de payer le prix fort, entre bombardements, déplacements forcés et infrastructures en ruine. Et à Istanbul, malgré les sourires diplomatiques, le scepticisme domine.
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