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Le leader séparatiste Nnamdi Kanu reconnu coupable de terrorisme au Nigeria

Hier 20:44
Le leader séparatiste Nnamdi Kanu reconnu coupable de terrorisme au Nigeria

Le verdict est tombé à Abuja après une décennie de procédures : Nnamdi Kanu, figure emblématique du mouvement séparatiste biafrais, a été déclaré coupable de « terrorisme » par la justice nigériane. Le juge James Omotosho, en charge du dossier, a estimé que le dirigeant de l’IPOB avait mené « des actes préparatoires au terrorisme », ouvrant la voie à une possible condamnation à mort réclamée par le procureur général.

Nnamdi Kanu, chef du Peuple indigène du Biafra (IPOB), organisation interdite par Abuja, milite depuis des années pour la création d’un État indépendant destiné à l’ethnie Igbo dans le sud-est du pays. Cette revendication ravive les cicatrices encore sensibles de la guerre civile de 1967-1970, conflit qui avait causé plus d’un million de morts et marqué durablement l’histoire nigériane.

Le parquet a été sans ambiguïté dans sa demande : « La peine prévue pour plusieurs chefs d’accusation est la peine de mort. Ce tribunal doit la prononcer », a déclaré Adegboyega Awomolo, estimant que les actes de Kanu avaient porté gravement atteinte à la sécurité de l’État. Dans la salle d’audience, l’un de ses anciens avocats, Obi Aguocha, a imploré « la miséricorde » du tribunal, tandis que le leader séparatiste, qui assure lui-même sa défense, s’est vivement emporté lorsque sa demande de liberté sous caution a été rejetée.

Absent lors de l’annonce du verdict après avoir été escorté hors du tribunal par les forces de sécurité, Kanu, 58 ans, demeure une figure controversée. Double citoyen nigérian et britannique, il s’était fait connaître dès 2015 grâce à Radio Biafra, émettant depuis Londres. Ses propos brûlants, dont l’appel lancé à l’époque — « Nous avons besoin de fusils et de balles » — restent au cœur des accusations du gouvernement nigérian, bien que l’IPOB en nie tout caractère insurrectionnel.

Son parcours judiciaire est jalonné de fuites et de zones d’ombre : arrêté en 2015, libéré sous caution en 2017, il avait quitté le pays après un assaut militaire à son domicile, avant d’être extradé depuis le Kenya en 2021, une opération dénoncée par sa défense comme un « enlèvement illégal ».

Dans le sud-est du Nigeria, les consignes de « sit-at-home » imposées par l’IPOB ont paralysé l’économie régionale, suscitant de vifs reproches. L’organisation rejette toute implication dans les violences, tandis que les forces armées nigérianes sont elles-mêmes accusées d’abus et d’exécutions extrajudiciaires dans la lutte contre les groupes séparatistes.

Le dossier Kanu s’inscrit dans un contexte plus large de tensions persistantes dans une région toujours marquée par les séquelles du conflit biafrais. En septembre dernier, un autre leader séparatiste, Simon Ekpa, doté de la double nationalité finlandaise et nigériane, a été condamné à six ans de prison en Finlande pour participation à des activités terroristes.

La peine de Nnamdi Kanu doit être annoncée dans les heures à venir. Quel que soit le verdict final, il risque de raviver les tensions dans une zone où les fractures ethniques, politiques et mémorielles demeurent profondément enracinées.



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