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L’IGF enquête sur des marchés publics de location de voitures douteux

Hier 10:00
Par: Naji khaoula
L’IGF enquête sur des marchés publics de location de voitures douteux

L’Inspection générale des finances (IGF) a ouvert une vaste enquête sur plusieurs établissements et entreprises publics, après la découverte d’irrégularités présumées dans la gestion de marchés de location de voitures de service dont la valeur totale dépasserait 350 millions de dirhams. Ces audits, jugés sensibles, visent à déterminer les conditions dans lesquelles ces contrats ont été attribués et exécutés.

Selon des sources proches du dossier, trois grandes sociétés de location longue durée seraient au cœur des investigations. Elles sont soupçonnées d’avoir bénéficié de marchés publics conclus dans des conditions non conformes aux règles de la commande publique.

Les équipes d’inspection se sont rendues dans plusieurs institutions publiques, notamment à Casablanca, où une augmentation anormale du parc automobile et un recours excessif à la location ont été signalés. L’objectif est clair : vérifier la régularité des appels d’offres, le coût réel des prestations et la conformité des contrats.

Des attributions douteuses et des dépenses excessives

Les premières constatations font état de pratiques irrégulières : certaines administrations auraient eu recours à des attributions de gré à gré ou à des fractionnements de marchés afin d’éviter les procédures d’appels d’offres. D’autres auraient loué des voitures haut de gamme pour des services techniques ou de terrain, entraînant un gaspillage manifeste de fonds publics.

Par ailleurs, de sérieuses défaillances dans la maintenance ont été relevées. Dans plusieurs cas, les contrats ne comportaient aucune clause d’entretien, obligeant les administrations à supporter des frais supplémentaires. D’autres contrats prévoyaient une maintenance, mais sans contrôle effectif, ce qui a conduit à la panne ou à l’immobilisation de nombreux véhicules.

Ces dysfonctionnements cumulés auraient contribué à alourdir la facture globale du parc automobile de l’État, aujourd’hui estimée à près de 900 millions de dirhams, incluant assurances et salaires des chauffeurs.

Un secteur lucratif devenu terrain d’abus

Face à la hausse du coût d’acquisition des véhicules, de nombreuses administrations ont opté ces dernières années pour la location longue durée, une orientation encouragée par plusieurs gouvernements successifs. Mais ce choix, censé réduire les dépenses, semble avoir ouvert la voie à des abus et conflits d’intérêts.

Certaines sources affirment que des responsables publics auraient créé, par l’intermédiaire de proches ou d’associés, leurs propres sociétés de location, afin de tirer profit de ce marché florissant. Cette situation aurait favorisé la constitution d’un réseau d’intérêts autour de la gestion du parc automobile public.

Soupçons de favoritisme et de commissions illicites

Les inspecteurs de l’IGF, en coordination avec la Commission nationale des marchés publics, analysent également des plaintes déposées par des entreprises concurrentes, dénonçant des cas de favoritisme, de dépassements procéduraux et de conditions d’accès biaisées.

Des soupçons de perception de commissions ou d’avantages en nature pèsent sur certains cadres publics. Les critères techniques de plusieurs appels d’offres auraient été formulés de manière à favoriser un petit nombre de prestataires.

Les rapports finaux de l’IGF devraient être remis dans les prochaines semaines au ministère de l’Économie et des Finances, qui décidera des suites à donner. Des mesures disciplinaires ou judiciaires ne sont pas exclues si des irrégularités avérées sont confirmées.

Transparence et gouvernance en question

Cette affaire met en lumière les failles persistantes de la gouvernance publique et relance le débat sur la transparence dans la gestion des fonds de l’État. Alors que le gouvernement plaide pour une rationalisation des dépenses, ce dossier illustre les défis auxquels fait face l’administration dans la mise en œuvre d’une commande publique exemplaire.

La bonne gouvernance et la confiance citoyenne restent des priorités majeures. À travers cette enquête, l’IGF cherche à réaffirmer la nécessité d’une gestion rigoureuse et éthique des ressources publiques — un enjeu fondamental pour la crédibilité de l’action de l’État.



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