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L’interconnexion des bassins : une réponse stratégique du Maroc à la crise de l’eau

Jeudi 27 Mars 2025 - 17:20
 L’interconnexion des bassins : une réponse stratégique du Maroc à la crise de l’eau
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Le Maroc, confronté à une crise de l'eau de plus en plus pressante, déploie des solutions stratégiques pour garantir un approvisionnement durable. Parmi les mesures phares, l'interconnexion des bassins hydrauliques du pays s’impose comme un axe clé. Ce projet ambitieux, qui relie les bassins de Oued Laou, Sebou, Bouregreg et Oum Er-Rabia, a récemment franchi une étape importante, avec la deuxième phase des études prévue pour se terminer fin mars, comme l’a annoncé le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka.

La gestion des ressources en eau est un défi majeur pour le Maroc, où la pression sur les réserves d'eau se fait de plus en plus sentir, notamment en raison des changements climatiques et de la croissance démographique. Afin de surmonter ces obstacles, le Royaume a opté pour des solutions innovantes tout en renforçant ses infrastructures traditionnelles, telles que la construction de barrages et la réutilisation des eaux usées. Dans une réponse à une question parlementaire, Nizar Baraka a souligné l’importance des projets de transfert d'eau entre les bassins, du dessalement de l'eau de mer et de la modernisation du réseau d'irrigation pour assurer un approvisionnement constant et équitable en eau.

L’un des projets les plus ambitieux est celui de l’interconnexion entre 17 bassins hydrauliques répartis à travers le pays. Ce projet, qui est le plus vaste jamais entrepris au Maroc, vise à redistribuer l’eau de manière plus équitable, notamment entre les régions disposant de surplus et celles touchées par la sécheresse. Le transfert d'eau, qui devrait atteindre un volume annuel de 1,2 milliard de mètres cubes, aura des répercussions considérables sur plusieurs régions du pays.

Les grandes villes comme Rabat, Casablanca et Marrakech bénéficieront d’un renforcement de leur approvisionnement en eau potable, tandis que les zones agricoles de Doukkala, Beni Amir et Beni Moussa verront une amélioration de leurs systèmes d’irrigation. Cette initiative permettra également de préserver les nappes phréatiques, essentielles pour l'agriculture, comme celle de Berrechid.

Face à l’urgence de la situation, notamment dans les bassins de Bouregreg et de la Chaouia, ce projet a été intégré dans le cadre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et en Irrigation (PNAEPI) pour la période 2020-2027. La première phase du projet, achevée avec succès, a permis de lier les bassins de Sebou et de Bouregreg, avec un débit de 15 mètres cubes par seconde, soutenu par un réseau de canalisations de 67 kilomètres et deux stations de pompage.

La prochaine phase, qui démarrera prochainement, vise à tripler ce débit pour atteindre 45 mètres cubes par seconde, avec un objectif de transfert annuel de 800 millions de mètres cubes. Cette étape comprendra également la connexion du bassin de Bouregreg à celui d’Oum Er-Rabia, via le barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah, avec un débit supplémentaire de 30 mètres cubes par seconde.

Les études finales de cette phase devraient être bouclées d’ici la fin du mois. Le projet est réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé, assurant ainsi son efficacité et sa durabilité sur le long terme. Ce projet est un pilier essentiel pour l'avenir hydrique du Maroc et pourrait servir de modèle pour d’autres pays confrontés à des défis similaires.

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