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L’opposition conservatrice espagnole descend dans la rue contre Pedro Sánchez

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L’opposition conservatrice espagnole descend dans la rue contre Pedro Sánchez
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Une marée humaine a envahi la place d’Espagne ce week-end, portée par le mot d’ordre choc : « Mafia ou démocratie ». À l’appel du Parti Populaire (PP), principal parti d’opposition en Espagne, des dizaines de milliers de manifestants ont exprimé leur rejet du gouvernement de Pedro Sánchez, qu’ils accusent de corruption et de dérive autoritaire.

Selon le PP, plus de 100 000 personnes ont répondu à l’appel, tandis que la préfecture parle de 45 000 à 50 000 participants. Le rassemblement, encadré par un fort dispositif sécuritaire, s’inscrit dans un climat politique tendu, marqué par de récentes révélations médiatiques embarrassantes pour le pouvoir socialiste.

L’affaire qui met le feu aux poudres concerne Leire Diez, ancienne militante du Parti socialiste (PSOE), accusée d’avoir tenté d’obtenir des informations compromettantes sur des membres de la Garde civile menant des enquêtes sensibles. Si Diez affirme agir pour des recherches personnelles liées à un livre, l’opposition y voit la preuve d’une instrumentalisation de l’appareil d’État pour protéger les proches du Premier ministre.

Sur scène, Alberto Núñez Feijoo, chef du PP, n’a pas mâché ses mots. « Ce gouvernement a perverti les institutions. Il se comporte comme une organisation mafieuse », a-t-il dénoncé, exigeant la convocation d’élections anticipées. Les prochaines législatives ne sont prévues qu’en 2027, mais la droite entend maintenir la pression.

Malgré l’ampleur de la manifestation, le gouvernement a minimisé l’événement. Pilar Alegría, porte-parole de l’exécutif, a ironisé sur les réseaux sociaux : « Il y avait plus de monde au concert d’Estopa qu’au meeting apocalyptique de Feijoo ». Une comparaison qui n’a pas suffi à calmer la colère populaire.

Le Premier ministre socialiste est confronté à une série d’enquêtes visant plusieurs de ses proches, dont son épouse, son frère et son ancien ministre José Luis Ábalos. Pedro Sánchez, de son côté, dénonce une offensive coordonnée de la droite et de l’extrême droite, qu’il accuse de mener des campagnes de diffamation.

Pour beaucoup de manifestants, cette affaire marque un point de rupture. « Ce gouvernement nous fatigue. Il n’a plus aucune légitimité », lâche Blanca Requejo, drapée dans le drapeau espagnol. D’autres, comme Maria del Mar Tome, vont plus loin : « Sánchez doit partir. Il a trahi le pays ».

Ce n’est pas la première mobilisation du genre. Depuis l’arrivée de Feijoo à la tête du PP en 2022, c’est déjà la sixième manifestation majeure contre le gouvernement. Elle intervient à quelques semaines d’un congrès exceptionnel du parti, avancé à juillet pour « préparer d’éventuelles élections anticipées », selon son président.

Deux anciens chefs du gouvernement, Mariano Rajoy et José Maria Aznar, ont fait le déplacement pour soutenir la mobilisation, montrant que la droite traditionnelle veut afficher un front uni face à un exécutif fragilisé, même si Pedro Sánchez conserve encore une solide base de soutien dans les sondages.

Alors que le climat politique espagnol se tend, l’opposition semble décidée à maintenir la pression. Reste à savoir si la rue parviendra à faire vaciller un gouvernement qui, jusqu’ici, a su résister à de nombreuses tempêtes.

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