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Le Maroc fait le plein de blé russe

Le Maroc fait le plein de blé russe
Hier 09:30 Par: Naji khaoula
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Le Maroc continue de renforcer sa position stratégique sur le marché mondial des céréales. Selon les données les plus récentes issues des autorités russes, le Royaume a importé 1,11 million de tonnes de blé en provenance de Russie depuis le lancement de la campagne agricole 2024/25. Ce chiffre marque une progression exceptionnelle de 139,5 % par rapport à la même période de l’an dernier, où les volumes importés s’élevaient à 462 000 tonnes.

Cette envolée des importations marocaines s’inscrit dans un contexte de fluctuations importantes du marché international du blé, dominé par les performances de la Russie, premier exportateur mondial de cette denrée.

Une dynamique contrastée sur les marchés internationaux

Malgré l’augmentation marquée des exportations vers certains pays, les chiffres globaux russes affichent une tendance au ralentissement. Entre le 1ᵉʳ et le 21 mai, les expéditions de blé russe ont atteint 1,07 million de tonnes, soit une baisse de 29 % par rapport à la même période en avril, et un effondrement de 68 % comparé à mai 2024.

Depuis le début de la campagne le 1ᵉʳ juillet 2024, la Russie a exporté 38,79 millions de tonnes de blé, en recul de 16 % par rapport à la campagne précédente (46,38 millions). Une baisse qui s’explique notamment par une demande plus hétérogène selon les régions et une stratégie d’exportation révisée, privilégiant certains débouchés stratégiques.

Hiérarchie des pays importateurs : entre stabilité et revirements

L’Égypte conserve sa place de premier importateur avec 8,05 millions de tonnes, enregistrant une hausse de 7,8 %. À l’opposé, la Turquie accuse une forte baisse de 50,1 %, tout comme le Bangladesh (−28,6 %) et l’Arabie saoudite (−18,2 %).

D’autres pays, à l’instar du Nigéria (+223,2 %) et de la Tunisie (+46,6 %), affichent des progressions notables, tandis que des partenaires traditionnels comme l’Iran (−13,3 %) ou le Yémen (−29,1 %) ralentissent leurs achats.

Volumes en transit et ports stratégiques

Actuellement, 464 948 tonnes de blé meunier russe sont en transit, avec des destinations variées. L’Égypte reste en tête, suivie par les Émirats arabes unis et un volume conséquent encore non affecté géographiquement (142 500 tonnes). Dans le même temps, 403 850 tonnes sont en cours de chargement, dont une partie importante à destination de la Turquie et de l’Égypte.

Les ports en eaux profondes jouent un rôle central dans cette logistique, représentant 78,4 % des exportations russes entre le 1ᵉʳ et le 21 mai. Ce chiffre est en légère hausse par rapport aux mois précédents, confirmant l’importance de ces infrastructures dans la fluidité du commerce céréalier russe.

Le recul des autres céréales : orge et maïs en souffrance

L’orge et le maïs n’échappent pas au ralentissement. Aucune exportation d’orge n’a été enregistrée en mai, contre 462 000 tonnes un an plus tôt. Le cumul depuis le début de la campagne atteint 4,29 millions de tonnes, en baisse de 43 %.

Quant au maïs, la chute est encore plus marquée : seulement 30 000 tonnes exportées en mai, contre 406 000 en mai 2024. Sur l’ensemble de la campagne, les exportations s’élèvent à 2,88 millions de tonnes, soit un recul de 56 % par rapport à la saison précédente.

Un commerce mondial en mutation

En dépit d’un contexte mondial difficile, marqué par des perturbations logistiques et une demande moins soutenue, certains pays comme le Maroc tirent leur épingle du jeu en renforçant leurs approvisionnements. Cette stratégie pourrait s’expliquer par la volonté d’assurer la sécurité alimentaire face à l’instabilité des marchés internationaux.

La performance du Maroc illustre ainsi un basculement dans les flux mondiaux du blé, où les logiques d’anticipation, de stockage et de sécurisation des chaînes d’approvisionnement prennent le pas sur les dynamiques de simple opportunité. Une tendance à suivre de près dans les mois à venir.

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