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Le secteur avicole marocain face à une crise persistante : Entre coûts élevés et manque de régulation
Le secteur avicole marocain continue de traverser une période de turbulences marquée par une hausse vertigineuse des coûts de production et des déséquilibres structurels. Malgré une demande constante de viande de volaille sur les marchés locaux, les producteurs peinent à maintenir leurs activités face à une combinaison de facteurs économiques et environnementaux défavorables.
Une Montée En Flèche Des Coûts De Production
Selon l’Association Nationale des Producteurs de Viandes de Volaille (APV), le prix du poussin de type chair, essentiel dans la chaîne de production, a explosé de 200 %, passant de 4,5 à 14 dirhams. À cela s’ajoute le maintien à des niveaux élevés des prix des aliments composés, malgré la baisse des cours mondiaux des matières premières telles que le maïs et le soja. Résultat : le coût de production d’un kilogramme de poulet à la ferme atteint actuellement 16,5 dirhams, une hausse qui grève lourdement les marges des éleveurs.
Des Répercussions Sur Les Prix Au Consommateur
Face à cette situation, les professionnels prédisent une nouvelle hausse des prix du poulet sur le marché, après une récente baisse qui avait temporairement soulagé les consommateurs. En l’absence de mesures pour réduire les coûts de production, les prix de la viande de volaille pourraient dépasser les 25 dirhams le kilogramme dans les prochains jours, ce qui représente une charge supplémentaire pour les ménages.
Des Appels À Une Révision Des Prix
L’APV plaide pour une révision à la baisse des prix pratiqués par les couvoirs de poussins et les industriels des aliments composés. Les producteurs estiment que le prix du poussin de type chair ne devrait pas excéder 6 dirhams et demandent une réévaluation des prix des aliments pour refléter la baisse des cours internationaux. Une telle démarche permettrait de ramener les coûts de production à 13,5 dirhams le kilogramme, rendant la viande de volaille plus abordable pour les consommateurs.
La Multiplicité Des Intermédiaires, Une Source De Dysfonctionnements
Outre les coûts de production, la chaîne de commercialisation est mise en cause. La multiplicité des intermédiaires entraîne une augmentation de 3 à 4 dirhams par kilogramme de poulet entre le prix à la ferme et celui payé par le consommateur. L’APV appelle le gouvernement à renforcer le contrôle de ce processus et à encourager la vente directe pour limiter ces surcoûts.
L’Impact Du Stress Hydrique
La crise hydrique aggrave également la situation des producteurs. De nombreuses fermes ont cessé leurs activités en raison du manque d’accès à l’eau. L’APV appelle les autorités à simplifier les procédures d’autorisation pour les forages de puits et à connecter les fermes au réseau de distribution d’eau afin de garantir leur pérennité.
Des Mesures Urgentes Pour La Survie De La Filière
Pour stabiliser le secteur avicole, l’APV propose plusieurs mesures, notamment l’autorisation d’importation des poussins de type chair en exonérant les importateurs de taxes douanières, une initiative qui pourrait réduire les coûts de production. En parallèle, l’association insiste sur la nécessité d’un soutien accru de l’État pour moderniser les infrastructures et réguler la chaîne de production.
Un Secteur En Recherche D’Équilibre
Alors que le secteur avicole joue un rôle clé dans la sécurité alimentaire et l’économie nationale, il traverse une période critique qui nécessite des réponses rapides et efficaces. Sans une intervention coordonnée entre les acteurs du secteur et les autorités, les éleveurs risquent de subir davantage de pertes, avec des répercussions directes sur les consommateurs. Cette crise pourrait aussi compromettre la durabilité de cette filière vitale pour le Maroc.