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Les Marocains adoptent massivement les friperies face à la vie chère
Depuis plusieurs années, l’inflation persistante impacte lourdement le pouvoir d’achat des ménages marocains, fragilisant de nombreux secteurs économiques traditionnels. Pourtant, loin de se réduire à une simple crise, cette hausse continue des prix a engendré une dynamique nouvelle : l’essor des marchés de l’occasion et des friperies. Ces espaces, autrefois marginaux, connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt et redéfinissent les pratiques de consommation au Maroc.
Face à la montée générale des prix, les familles, en particulier celles de la classe moyenne, ont modifié leurs habitudes d’achat. Là où l’acquisition de produits neufs était la norme, la contrainte budgétaire conduit désormais un nombre grandissant de consommateurs à privilégier des alternatives plus accessibles. Cette évolution a contribué à élargir la clientèle des marchés de seconde main, qui ne se limitent plus aux ménages modestes.
Cette mutation traduit un changement sociétal important. Les friperies ne sont plus perçues comme un simple recours en situation d’urgence économique, mais s’inscrivent dans une démarche de consommation raisonnée et responsable. Le réemploi, autrefois marginal, gagne ainsi du terrain dans une logique à la fois économique et écologique.
L’essor de ces marchés ne se traduit pas uniquement par un volume accru de transactions, mais aussi par une diversification notable de l’offre : vêtements, équipements ménagers, objets rares, pièces détachées, technologies reconditionnées… Cette richesse répond à une demande de plus en plus variée et spécialisée.
Par ailleurs, la professionnalisation des acteurs du secteur se fait sentir. L’utilisation des outils numériques et des réseaux sociaux pour promouvoir les produits témoigne d’une adaptation aux exigences du marché moderne. Les boutiques en ligne spécialisées dans l’occasion étendent leur rayonnement au-delà des espaces physiques, structurant ainsi un réseau commercial plus sophistiqué.
Un exemple emblématique de cette transformation est celui de la « Joutiya » de Derb Ghallef à Casablanca. Ce marché, axé sur les technologies et les smartphones, affiche un chiffre d’affaires important, s’appuie sur des compétences techniques solides et attire une clientèle variée. La formation des vendeurs et réparateurs, souvent acquise via des cursus spécialisés ou à distance, témoigne d’une montée en qualité valorisant le secteur.
Cette dynamique reflète une double réalité économique. D’une part, elle offre un soutien précieux aux consommateurs contraints par la dégradation de leur pouvoir d’achat, leur permettant de maintenir un certain niveau de consommation. D’autre part, elle génère des emplois et des revenus pour des milliers de personnes, contribuant ainsi à une forme de résilience économique.
Le marché de l’occasion joue ainsi un rôle d’amortisseur social et économique. Bien qu’il s’inscrive largement dans l’économie informelle, il tend à se structurer et à se professionnaliser progressivement, participant à l’équilibre des ménages face aux difficultés économiques.
Cependant, ce phénomène, s’il est bénéfique à court terme, soulève des interrogations pour l’avenir. Une dépendance accrue aux produits d’occasion pourrait freiner le développement de certains secteurs industriels nationaux, notamment ceux liés à la fabrication de biens de consommation. Par ailleurs, l’absence fréquente de régulation et de contrôle de qualité expose les consommateurs à des risques, notamment en matière de sécurité et de garanties.
Face à la vie chère, les Marocains adoptent les friperies et les marchés de l’occasion comme une réponse pragmatique à leurs contraintes économiques, marquant ainsi un tournant important dans les modes de consommation du pays.
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