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Relations Chine-UE : entre promesses de coopération et désaccords persistants
À l’occasion du 50ᵉ anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union européenne, Xi Jinping a appelé jeudi à renforcer la « confiance mutuelle » entre les deux blocs, lors d’une rencontre à Pékin avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, président du Conseil européen.
Alors que Pékin se présente comme un partenaire stable face à une Amérique jugée imprévisible, les responsables européens sont venus avec une série de griefs : déséquilibre commercial, concurrence jugée déloyale, tensions sur l’Ukraine et accès au marché chinois.
Pékin se veut rassurant face aux inquiétudes européennes
Dans son discours prononcé au Palais du peuple, Xi Jinping a affirmé que « les dirigeants chinois et européens doivent faire preuve de clairvoyance et d’engagement », face aux « instabilités » internationales, et prendre « le bon choix stratégique qui répond aux attentes des peuples ».
Il a insisté sur le fait qu’il « n’existe pas de conflit d’intérêts fondamental » entre la Chine et l’UE, appelant à privilégier la coopération sur la concurrence.
« Les défis actuels auxquels l’Europe est confrontée ne viennent pas de la Chine », a-t-il affirmé, ajoutant que les fondamentaux de la relation restaient « la coopération et le consensus ».
Une relation sous tension commerciale
Les Européens ont fait part de préoccupations croissantes liées au déficit commercial avec la Chine, qui a atteint 357 milliards de dollars en 2023. L’Union dénonce également les subventions massives de Pékin à certaines filières, comme les véhicules électriques, entraînant une distorsion de concurrence.
L’UE a récemment imposé des droits de douane sur ces véhicules, à quoi Pékin a répondu par des enquêtes sur les importations européennes de porc, de cognac ou encore de produits laitiers.
Ursula von der Leyen a plaidé pour des « solutions concrètes » à ces tensions, affirmant que les relations bilatérales étaient à un « moment charnière ». Elle a appelé la Chine à ouvrir davantage son marché aux entreprises européennes, notamment dans les domaines technologiques.
L’ombre de l’Ukraine
La guerre en Ukraine s’est également invitée dans les discussions. Si l’UE ne demande pas à la Chine de rompre ses liens avec Moscou, elle attend de Pékin qu’il exerce son influence pour favoriser une désescalade.
Antonio Costa a ainsi exhorté la Chine à « user de son influence sur la Russie » pour mettre fin à la guerre. Bruxelles a d’ailleurs récemment adopté de nouvelles sanctions contre Moscou, visant également deux banques chinoises.
En amont de la visite, un haut responsable européen résumait ainsi l’état d’esprit des 27 : « Nous savons que nous ne sommes pas d’accord avec la Chine sur de nombreux sujets. Mais il est essentiel d’avoir ce type d’échange direct, ouvert et constructif au plus haut niveau. »
Aya El Kerf