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Tourisme dentaire au Maroc : entre essor économique et enjeux de régulation

12:20
Tourisme dentaire au Maroc : entre essor économique et enjeux de régulation
Par: Naji khaoula
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Le Maroc s’impose de plus en plus comme une destination privilégiée pour le tourisme dentaire, attirant des milliers de patients européens, notamment espagnols. Cette tendance, en plein essor, suscite néanmoins des débats sur la sécurité et la qualité des soins.

Dans un article publié par le quotidien espagnol ABC, Óscar Castro Reino, président du Conseil général des dentistes d’Espagne, met en garde contre les « voyages express » combinant soins dentaires et tourisme. Selon lui, ces offres, largement diffusées sur des plateformes comme TikTok, présentent des risques importants pour la santé des patients, du simple inconfort dentaire à des complications plus graves, notamment lorsque des produits non conformes sont utilisés. « Le bon marché coûte cher », rappelle-t-il, insistant sur le fait que la santé ne doit pas être traitée comme un produit touristique.

Ces critiques ont provoqué des réactions parmi les professionnels marocains, qui refusent de voir leur pays réduit à une destination « low-cost ». Le Dr Hamza Elyounassi explique à Hespress FR que le Maroc dispose aujourd’hui d’un véritable pôle de compétences médicales : « Nos praticiens sont diplômés de facultés reconnues, nombreux sont ceux qui poursuivent des formations à l’étranger, et nos cliniques respectent les standards internationaux ».

Les grandes villes marocaines disposent désormais de centres dentaires modernes, équipés de technologies de pointe et conformes aux normes d’hygiène et de sécurité. L’essor du tourisme médical dans le pays repose sur des investissements continus dans la formation, la recherche et la régulation des pratiques.

Comme partout ailleurs, des dérives existent. L’Ordre national des médecins dentistes du Maroc (ONMD) a alerté récemment sur des pratiques illégales menées par des personnes non qualifiées dans des locaux ne respectant pas les normes sanitaires. Mais pour les professionnels, ces cas restent marginaux et font l’objet de contrôles réguliers, avec des fermetures de cabinets et des poursuites judiciaires lorsqu’il y a infraction.

« Il ne s’agit pas de remettre en question les facultés marocaines ou les professionnels certifiés, mais de sanctionner ceux qui opèrent en dehors du cadre légal », souligne le Dr Elyounassi, qui raconte avoir dû corriger des traitements effectués par des praticiens non diplômés, mettant gravement en danger la santé des patients.

À l’échelle mondiale, le Maroc suit la dynamique du tourisme médical observée dans des pays comme la Turquie, l’Europe de l’Est ou la Chine, où des milliers de patients étrangers recherchent des soins dentaires et esthétiques à prix compétitifs. Pour les Européens, le Maroc offre un avantage supplémentaire : la proximité géographique et la qualité croissante de son offre médicale.

Les professionnels marocains insistent sur la nécessité d’un encadrement renforcé du secteur : réglementation stricte de la publicité médicale, traçabilité des soins et contrôle rigoureux des qualifications. L’objectif est de consolider la confiance des patients étrangers tout en préservant la réputation du pays.

« Le tourisme dentaire au Maroc n’est pas un simple business touristique. C’est le résultat d’années d’investissement dans la formation, la régulation et le développement d’une expertise nationale reconnue », conclut le Dr Elyounassi.



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