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Traité contre la pollution plastique : dix jours décisifs à Genève

09:21
Traité contre la pollution plastique : dix jours décisifs à Genève
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Les représentants de 180 pays se retrouvent depuis mardi à Genève pour une session cruciale de négociations sous l’égide de l’ONU. Objectif : parvenir à un accord sur un traité international juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique, un fléau devenu systémique à l’échelle planétaire.

Cette session dite « CIN5-2 » intervient après l’échec des discussions menées fin 2024 à Busan (Corée du Sud), où un groupe de pays producteurs de pétrole – dont les intérêts sont liés à l’industrie plastique – avait bloqué toute avancée. Depuis, une intense séquence diplomatique a permis de rétablir le dialogue, même si les enjeux restent politiquement sensibles.

Un texte aux multiples obstacles

Présidant les négociations, le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso a prévenu : « Ce traité n’arrivera pas automatiquement ». Il a néanmoins salué l’implication renouvelée de nombreux États, déterminés à sortir de l’impasse. De son côté, la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a rappelé qu’un accord était « non seulement possible, mais nécessaire », insistant sur la complexité technique et commerciale du dossier.

Sur la table, plusieurs sujets de friction : l’instauration de plafonds de production de plastique vierge, l’interdiction progressive de certaines substances chimiques, ou encore la mise en place d’un système de contrôle contraignant.

Pression croissante de la société civile

En parallèle, les ONG et la communauté scientifique multiplient les appels à l’action. Dans un rapport publié lundi dans The Lancet, un groupe d’experts estime que la pollution plastique représente un coût sanitaire et économique de plus de 1.500 milliards de dollars par an, en particulier pour les pays les plus vulnérables.

Sur le terrain, des actions symboliques accompagnent les débats. À Genève, une installation artistique baptisée « Le fardeau du Penseur » met en scène la célèbre statue de Rodin submergée de déchets plastiques. Son auteur, l’artiste canadien Benjamin Von Wong, entend interpeller les négociateurs sur « l’impact de cette pollution sur la santé humaine ».

Un débat structuré autour de la production

Si les organisations comme Greenpeace appellent à une baisse drastique de la production de plastique à la source, les représentants de l’industrie chimique plaident, eux, pour un usage raisonné. Le Conseil américain de l’industrie chimique rappelle que le plastique reste « vital pour la santé publique » et cite son rôle dans les équipements médicaux, les systèmes d’hygiène ou l’emballage alimentaire.

Pour autant, plusieurs ONG du Sud, comme Trash Hero World, réclament une « transition juste », notamment en Asie du Sud-Est, où la filière plastique reste un vivier d’emplois. Elles plaident pour un soutien international à la reconversion vers les filières de réemploi, de recyclage et de collecte structurée des déchets.

Un accord d’ici fin 2025

L’ONU vise une adoption du traité d’ici la fin de l’année 2025. Reste à savoir si cette session de Genève permettra de débloquer les principaux verrous techniques et politiques. En attendant, la société civile sera autorisée à suivre les discussions techniques de près, un gage de transparence promis par la présidence du sommet.



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