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Transition énergétique : le Maroc à l’épreuve d’une dynamique mondiale irréversible

Hier 12:00
Transition énergétique : le Maroc à l’épreuve d’une dynamique mondiale irréversible
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Face à une révolution énergétique mondiale portée par des innovations constantes et une baisse des coûts, le Maroc se trouve à la croisée des chemins. Le dernier rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), relayé par L’Économiste, met en lumière les opportunités immenses – mais aussi les défis de taille – auxquels le Royaume est confronté dans sa transition vers une énergie propre et durable.

Depuis une décennie, les énergies renouvelables ont pris un net avantage sur les sources fossiles au niveau mondial. En 2024, le solaire photovoltaïque et l’éolien terrestre se sont révélés respectivement 41% et 53% moins coûteux que leurs équivalents fossiles les plus compétitifs. Cette compétitivité accrue s’est traduite par une augmentation spectaculaire des capacités installées : 582 gigawatts ajoutés en une seule année, permettant d’économiser près de 57 milliards de dollars en achats de combustibles.

Le Maroc, un acteur engagé… mais sous pression

Fort d’un potentiel solaire et éolien exceptionnel, le Maroc a su s’inscrire dans cette dynamique. Le rapport de l’IRENA souligne une baisse significative des coûts d’installation pour les projets photovoltaïques et éoliens au Royaume. Un signal positif qui renforce la stratégie marocaine de souveraineté énergétique, avec un objectif affiché de 52% d’énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030.

Mais cette ambition verte se heurte à plusieurs freins structurels : faiblesse du réseau électrique, lourdeurs administratives, chaînes d’approvisionnement locales peu compétitives… Et surtout, un coût du capital prohibitif. En 2024, celui-ci atteignait en moyenne 12% en Afrique, contre à peine 3,8% en Europe. Une disparité qui rend les projets marocains plus coûteux à financer et moins attractifs pour les investisseurs.

L’urgence d’un changement de cap

Pour surmonter ces obstacles, l’IRENA préconise des investissements massifs dans la modernisation des infrastructures électriques et numériques, ainsi que la mise en place de mécanismes de financement innovants et stables. La réforme des cadres réglementaires et l’amélioration de la gouvernance énergétique sont également des leviers essentiels pour renforcer la confiance des acteurs privés.

L’avenir du secteur passe aussi par l’intégration de nouvelles technologies, comme le stockage par batterie et l’intelligence artificielle pour la gestion intelligente des réseaux. Ces solutions pourraient accroître la résilience du système énergétique national et réduire sa dépendance aux importations.

Une équation mondiale instable

Malgré les perspectives globalement optimistes, l’environnement mondial demeure incertain. Des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, la fluctuation des droits de douane ou encore les reconfigurations industrielles en Chine pourraient ralentir la baisse des coûts observée ces dernières années.

Le Maroc dispose de tous les atouts pour s’imposer comme un leader régional des énergies propres. Mais pour transformer cette promesse en réalité, il doit lever les freins internes, sécuriser des financements compétitifs et accélérer la digitalisation de son système énergétique. Plus qu’un choix stratégique, il s’agit d’une nécessité dans un monde qui tourne résolument le dos aux énergies fossiles.



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