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Un médicament sur cinq en Afrique est de mauvaise qualité
L'accès aux médicaments constitue un enjeu crucial dans de nombreux pays africains, et l'une des préoccupations majeures est la présence de médicaments de mauvaise qualité sur le marché. Une étude de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 2017 estimait qu'un médicament sur dix distribué dans les pays en développement était soit non conforme, soit contrefait. Cependant, de nouvelles recherches publiées le 15 juillet 2024 dans le "Journal of Pharmaceutical Policy and Practice" révèlent une situation encore plus alarmante.
Selon ces résultats, un médicament sur cinq disponible en Afrique serait de mauvaise qualité, comme le rapporte "The Guardian". Cette estimation repose sur une analyse de 27 études réalisées entre avril 2014 et mars 2024, portant sur 7 500 échantillons soumis à divers tests de qualité. L'analyse a révélé que 1 639 échantillons sur 7 508 avaient échoué à au moins un test, indiquant qu'ils étaient soit non conformes, soit contrefaits.
Le Malawi est particulièrement touché par ce problème. Sean Cavany, modélisateur mathématique à l'université d'Oxford, a cependant averti que l'échantillon étudié pourrait ne pas être entièrement représentatif. Les médicaments contre le paludisme et les antibiotiques sont les plus concernés par les contrefaçons, selon un porte-parole de l'OMS.
Claudia Martínez, directrice de recherche à la Fondation pour l’accès à la médecine, a souligné que de nombreux pays rencontrent des difficultés majeures pour se procurer les médicaments à temps et garantir leur qualité. Les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement et la dépendance à un nombre restreint de fournisseurs sont des facteurs clés de cette situation.
Les conséquences de l'utilisation de médicaments inadéquats sont graves. Les antibiotiques contrefaits peuvent contenir des dosages incorrects, contribuant à une résistance antimicrobienne accrue. Plus généralement, les médicaments non conformes peuvent entraîner l'échec des traitements ou des décès évitables. Selon les estimations de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, ces traitements non conformes pourraient causer jusqu'à 500 000 décès par an en Afrique subsaharienne. Pour remédier à ce problème, il est crucial de renforcer les contrôles sur les chaînes d'approvisionnement et d'exiger une notification plus rapide des médicaments inadaptés par les grandes entreprises pharmaceutiques auprès des autorités sanitaires.