X

Viande importée au Maroc : entre sensibilisation et réticences

Viande importée au Maroc : entre sensibilisation et réticences
13:25
Zoom

L'importation de viandes rouges au Maroc s'est imposée comme une mesure nécessaire face à la baisse du cheptel national, impacté par la sécheresse et la hausse des coûts des aliments pour bétail. Si cette initiative vise à assurer un approvisionnement stable et à contenir l'inflation, elle suscite des avis partagés au sein de la population.

Une étude récente indique que 70% des Marocains sont conscients de l'importation de viandes rouges, une proportion qui grimpe à 75% chez les hommes et à 79% chez les plus de 65 ans. Toutefois, cette information reste méconnue pour 30% des sondés. Les catégories socio-professionnelles les plus aisées affichent un taux de sensibilisation plus élevé (77%) que les moins favorisées (65%).

Une vigilance modérée face à l'origine des viandes

Malgré cette prise de conscience, l'origine des viandes reste un critère secondaire pour une grande partie des consommateurs. En effet, 65% des Marocains ne s'en inquiètent pas lors de leurs achats, contre 30% qui s'assurent systématiquement de sa provenance, un réflexe plus marqué chez les femmes (34%) que chez les hommes (27%).

Sur le plan de la consommation, seuls 15% des Marocains ayant connaissance des importations déclarent avoir déjà consommé de la viande importée. En revanche, 66% affirment ne jamais en avoir mangé, et 19% ignorent si la viande achetée était locale ou étrangère. Les jeunes de 18 à 24 ans (20%), les habitants des régions Nord et Est (25%) et la catégorie socio-professionnelle C (19%) se montrent plus enclins à en consommer.

Entre préférences locales et manque de confiance

Plusieurs facteurs expliquent cette réticence. Parmi ceux qui évitent la viande importée, 38% préfèrent les produits locaux, tandis que 22% expriment un manque de confiance dans sa qualité. D'autres freins incluent l'indisponibilité de ces viandes dans certaines régions (11%) et la non-consommation de viande rouge (7%). Certains consommateurs invoquent aussi des raisons de goût, de prix ou des considérations religieuses.

Chez ceux qui ignoraient l'existence des importations, la volonté de consommation reste faible : 70% ne souhaitent pas en acheter, dont 67% qui s'y opposent fermement. Les populations rurales (76%) et les catégories socio-professionnelles modestes (71%) sont les plus réticentes, citant un manque de confiance dans la qualité (38%), une préférence pour les produits locaux (21%) et un déficit d'informations sur l'origine des viandes (13%).

L'impact sur les prix : un débat ouvert

L'importation de viandes rouges est censée freiner l'inflation, mais la perception des consommateurs est partagée. Seuls 34% estiment que cette mesure fera baisser les prix, dont 8% qui constatent déjà une diminution et 26% qui anticipent une baisse. Les jeunes de 18 à 24 ans sont les plus optimistes : 9% affirment que les prix ont déjà chuté, et 36% prévoient une amélioration.

En revanche, 43% des Marocains pensent que l'importation n'aura aucun impact sur les prix, tandis que 22% préfèrent ne pas se prononcer. Les plus sceptiques sont les plus de 65 ans (53%), alors que les catégories A et B se montrent plus confiantes (36%). La majorité des catégories C, D et E restent indécises (44%).

Un marché en mutation

L'importation de viandes rouges au Maroc soulève donc des enjeux à la fois économiques, culturels et sanitaires. Si la sensibilisation à cette réalité progresse, la confiance des consommateurs reste à conquérir. La transparence sur l'origine, la qualité et l'impact réel sur les prix apparaît comme un levier essentiel pour convaincre les Marocains et intégrer durablement ces viandes dans leurs habitudes alimentaires.

Ajoutez votre commentaire

300 / Caractères restants 300
Conditions de publication : Ne pas insulter l’auteur, les personnes, les sanctuaires, attaquer les religions ou la divinité, éviter l’incitation raciste et les insultes

Commentaires (0)

Les opinions exprimées dans les commentaires reflètent uniquement celles de leurs auteurs et non celles de Lou.Press

Lire la suite