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À l’AFIS, Nadia Fettah plaide pour une nouvelle architecture financière africaine
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a ouvert à Casablanca la deuxième édition de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS), organisée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans un discours à la fois politique et stratégique, elle a replacé le Maroc et le continent africain au cœur d’une dynamique de transformation financière, marquée par la recherche d’autonomie, de cohésion et d’influence sur la scène internationale.
Dès l’ouverture, la ministre a salué l’adoption de la résolution 2797 au Conseil de sécurité, qualifiée de « victoire décisive » confirmant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine. Cet événement, qu’elle a décrit comme « un tournant historique », a été selon elle porté par « l’unité indéfectible du peuple marocain derrière son Souverain ». Elle a rappelé que cet élan s’inscrit dans la continuité du cinquantenaire de la Marche Verte et des progrès réalisés dans les provinces du Sud.
S’attachant ensuite à la dimension continentale, Nadia Fettah a souligné que Casablanca ne doit pas seulement accueillir un sommet, mais incarner « un carrefour africain de la finance ». Elle a insisté sur la nécessité de renforcer une « communauté africaine de la finance » structurée, intégrée et capable de défendre ses intérêts.
Citée dans son intervention, la réflexion stratégique exprimée par SM le Roi Mohammed VI lors du Forum Mo Ibrahim en juin 2025 a servi de fil conducteur : l’Afrique doit « peser sur les règles du jeu mondial » et non en subir les conséquences.
Une Afrique qui avance par les preuves
Malgré un contexte mondial complexe, la ministre a rappelé les perspectives économiques positives du continent, avec une croissance moyenne estimée à près de 4% en 2025. Pour le Maroc, les indicateurs sont encourageants : croissance prévue à 4,8%, inflation stabilisée autour de 1% et réduction du déficit budgétaire, contribuant au retour à la notation Investment Grade.
Elle a toutefois mis en garde contre une croissance sans transformation. Selon elle, le véritable enjeu est d’orienter l’épargne africaine — près de 500 milliards USD par an — vers le développement local, alors que moins de 10% de ces montants sont aujourd’hui investis sur le continent.
Elle a également salué des initiatives structurantes, telles que :
- le système panafricain de paiements PAPSS,
- le projet AELP reliant les bourses africaines,
- la montée en puissance des fintechs, dont les revenus pourraient atteindre 40 milliards USD en 2025.
Mais des défis subsistent : la confiance, l’interopérabilité et la capacité à oser.
Trois priorités pour un agenda africain de transformation
Nadia Fettah a présenté une feuille de route articulée autour de trois axes majeurs :
- Canaliser les capitaux africains vers des infrastructures productives ;
- Intégrer les marchés financiers et les systèmes de paiement africains ;
- Ancrer la finance dans la transition écologique et la justice sociale.
« La souveraineté financière ne signifie pas l’isolement, mais la coordination », a-t-elle souligné, appelant à créer des mécanismes africains de garantie, des cadres de financement régionaux et de nouveaux instruments de développement durable.
Elle a conclu en réaffirmant la vision royale : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ». Une phrase devenue, au fil du temps, un principe stratégique et un programme de travail.