Affrontements meurtriers : Bangkok mobilise ses avions contre le Cambodge

09:34

La tension est montée d’un cran lundi à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, où l’armée thaïlandaise a lancé des frappes aériennes contre des positions militaires cambodgiennes. Cette escalade fait suite à de violents échanges de tirs qui ont coûté la vie à un soldat thaïlandais et blessé quatre autres dans la province d’Ubon Ratchathani, à l’est du pays.

Selon un communiqué de l’état-major thaïlandais, les combats ont éclaté dans deux zones frontalières, Bangkok accusant les forces cambodgiennes d’avoir tiré à plusieurs reprises à l’aide de fusils d’assaut, de mitrailleuses, de mortiers et d’artillerie. L’armée thaïlandaise affirme avoir riposté en mobilisant à la fois des unités terrestres et des aéronefs « conformément aux règles internationales visant à protéger la souveraineté nationale ».

Du côté cambodgien, la version diffère. Le ministère de la Défense à Phnom Penh soutient que, après « plusieurs jours d’actions provocatrices » attribuées à la partie thaïlandaise, cette dernière aurait lancé des attaques à l’aube sur deux positions frontalières. Le Cambodge assure que ses troupes n’ont pas répliqué, malgré ce qu’il qualifie d’agressions répétées.

Alors que les affrontements se poursuivent, l’impact humanitaire est déjà lourd : plus de 385.000 civils thaïlandais sont en cours d’évacuation dans quatre districts frontaliers, et au moins 35.000 d’entre eux ont trouvé refuge dans des abris temporaires, selon les médias locaux.

Cette flambée de violence intervient après l’effondrement du cessez-le-feu conclu en octobre à Kuala Lumpur, sous le parrainage du président américain Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim. Cet accord avait brièvement mis fin à un conflit sanglant survenu en juillet, qui avait fait au moins 48 morts et déplacé environ 300.000 personnes.

En novembre, la Thaïlande avait annoncé suspendre l’application de ce cessez-le-feu après qu’un de ses soldats eut été grièvement blessé par une mine à la frontière, accusant Phnom Penh de ne pas respecter ses engagements.

La situation demeure extrêmement volatile, ravivant les inquiétudes quant à une possible extension du conflit dans une région historiquement marquée par des tensions territoriales persistantes.