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Casablanca : les douanes traquent les réseaux de contrefaçon au marché Lakriaa
Une opération musclée des douanes a récemment secoué le marché populaire de Lakriaa, à Casablanca. L’intervention, menée par la direction régionale des douanes de Casablanca-Settat, visait à démanteler un réseau de commercialisation de vêtements contrefaits, dans le cadre d’un plan national renforcé de lutte contre la contrefaçon, incluant une surveillance accrue des réseaux sociaux.
L’opération, conduite par une brigade spécialisée, a été déclenchée suite à des signalements pointant la vente de produits imitant des marques internationales. La descente a provoqué un mouvement de panique parmi certains commerçants, dont plusieurs ont abandonné précipitamment leurs échoppes. Toutefois, aucune saisie n’a été effectuée ce jour-là, le principal commerçant visé ayant présenté des factures d’achat, justifiant la provenance de ses articles par un envoi de fret en provenance de France.
Une cible plus vaste que le marché Lakriaa
Derrière cette action se cache une stratégie plus large : affaiblir les circuits d’approvisionnement en produits contrefaits dans divers quartiers de Casablanca, notamment Derb Sultan, Maârif, le centre-ville, ainsi que des zones périphériques comme Sidi Moumen, Ain Chock, Al Inara, Ifriquia, Tit Mellil et Bouskoura. Ces quartiers abritent, selon les douanes, des ateliers clandestins où sont produits localement des vêtements imitant des marques prestigieuses, souvent à partir de tissus légalement importés par des entreprises textiles marocaines.
Certaines de ces usines opèrent même dans la zone industrielle de Moulay Rachid, exploitant une main-d’œuvre locale au service d’une industrie de la contrefaçon bien organisée. Les produits issus de ces circuits se retrouvent ensuite dans des boutiques qui n’hésitent pas à les présenter comme des articles authentiques, ou des "copies de qualité", à des prix attractifs.
Réseaux sociaux sous surveillance
Cette descente a également été alimentée par une veille numérique accrue. Les douanes affirment avoir repéré plusieurs vidéos diffusées sur TikTok et Instagram, où des commerçants mettaient en avant des articles prétendument originaux à des prix nettement inférieurs à ceux du marché. Ces contenus ont permis d’identifier les points de vente suspects et les pratiques frauduleuses de promotion de produits contrefaits.
L’année dernière, plus de 2 millions d’articles contrefaits ont été interceptés au Maroc, selon les dernières données de l’administration douanière. Ces saisies, dont la valeur totale avoisine 20 millions de dirhams, traduisent une hausse de plus de 11 % par rapport à l’année précédente, notamment en lien avec l’explosion des ventes en ligne.
Une réponse aux marques internationales
La montée en puissance de ces réseaux de contrefaçon n’a pas échappé aux titulaires de droits. Plusieurs entreprises internationales ont adressé des plaintes officielles aux autorités marocaines pour dénoncer la prolifération de faux produits sur le marché national. En réponse, l’administration douanière a renforcé ses mécanismes de contrôle, traitant 622 demandes de suspension de la libre circulation de marchandises suspectes.
L’opération de Lakriaa s’inscrit donc dans une logique d’action préventive et dissuasive. Même en l’absence de saisies immédiates, elle a déclenché un vent de panique dans les milieux concernés. De nombreux commerçants auraient depuis vidé leurs stocks ou déplacé leurs marchandises, dans l’attente d’un éventuel retour à la normale.