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Casablanca rejoint l'ABAM dans la suspension des activités de défense
Le barreau de Casablanca a annoncé, par la voix de son bâtonnier Mohammed Hissi, son soutien à l’Association des barreaux du Maroc (ABAM) dans sa décision de suspendre toutes les activités de défense, à compter du 1er novembre. Cette décision, qui concerne la plus grande communauté d’avocats au Maroc, vise à protester contre des révisions des Codes de procédures civile et pénale, jugées menaçantes pour les acquis professionnels.
Ce revirement fait suite à une période de tensions entre le barreau de Casablanca et l’ABAM, qui avait commencé après le retrait du barreau de l’Association en 2022. Toutefois, dans un élan de solidarité, le barreau casablancais a choisi de s'aligner sur les actions de protestation orchestrées par l’ABAM. Fin octobre, cette dernière avait déjà annoncé la suspension de toutes ses activités de défense, dénonçant une “régression législative” liée aux réformes initiées par le ministère de la Justice.
Les modifications proposées par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, sont perçues comme une menace directe aux droits des justiciables et à la fonction des avocats. L’ABAM, qui défend la préservation des droits de la défense, a réussi à fédérer un large soutien au sein des barreaux, renforcé désormais par l’adhésion de Casablanca.
Une consultation rapide pour une décision unanime
La décision de rejoindre l’ABAM a été prise suite à une consultation d’urgence entre Mohammed Hissi et les membres du conseil de l’Ordre des avocats de Casablanca. Hissi a exprimé la détermination des avocats à ne pas se soumettre à des réformes qu'il juge nuisibles. Ce mouvement constitue un message fort à l’attention des autorités, réaffirmant la volonté des avocats marocains de défendre non seulement leurs intérêts professionnels, mais également ceux des citoyens en quête d’une justice équitable.
Une contestation en plein essor
Le projet de révision des Codes de procédures suscite une opposition grandissante au sein de la profession. L’ABAM dénonce ces textes, qui, au lieu de moderniser le secteur, introduisent des restrictions potentielles à l’autonomie des avocats et compliquent l’accès à une défense de qualité pour les justiciables. Les négociations bloquées entre le ministère et les représentants de la profession n’ont fait qu’exacerber les tensions, culminant dans l’annonce de cette grève nationale.
En se joignant à ce mouvement, les avocats de Casablanca illustrent l’unité de leur profession face à ce qu’ils considèrent comme une menace pour les fondements de la justice. Cette grève, qui promet de perturber significativement le fonctionnement des tribunaux, envoie un signal d’alerte au gouvernement, l’incitant à reconsidérer sa position pour éviter une crise prolongée dans le secteur judiciaire.