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Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu visé par une enquête pour espionnage

Hier 13:44
Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu visé par une enquête pour espionnage

La tension politique s’intensifie en Turquie. Le maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, figure emblématique du Parti républicain du peuple (CHP) et principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, fait désormais l’objet d’une enquête pour espionnage, selon l’agence de presse officielle Anadolu.

Incarcéré depuis mars dernier pour des accusations de corruption qu’il rejette fermement, Imamoglu voit sa situation judiciaire s’alourdir avec l’ouverture de cette nouvelle procédure menée par le parquet général d’Istanbul. L’enquête vise également Necati Özkan, son directeur de campagne lors des élections municipales de 2019 et 2024, ainsi que Merdan Yanardag, rédacteur en chef de la chaîne d’opposition Tele1.

Selon les premières informations relayées par Anadolu, l’affaire aurait pour origine l’arrestation, en juillet dernier, d’un homme d’affaires turc soupçonné d’espionnage au profit de puissances étrangères. Ce dernier aurait, d’après le bureau du procureur, partagé des données électorales confidentielles avec des services de renseignement extérieurs en 2019, lors de la campagne victorieuse d’Imamoglu à la mairie d’Istanbul. Necati Özkan est accusé d’avoir participé à ces échanges.

Cette nouvelle procédure intervient alors qu’une audience parallèle s’est ouverte à Ankara concernant des allégations de fraude interne au sein du CHP lors d’un récent congrès du parti. Pour de nombreux observateurs, la simultanéité de ces affaires n’est pas anodine et témoigne d’une volonté politique de fragiliser l’opposition avant de nouvelles échéances électorales.

Les partisans du CHP dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir. « Après l’échec du gouvernement aux élections locales, on cherche à réduire au silence ceux qui incarnent l’alternative démocratique », a déclaré un député du parti, estimant que ces accusations d’espionnage relèvent d’une « mise en scène politique ».

Ekrem Imamoglu, âgé de 54 ans, est considéré comme l’un des opposants les plus crédibles face à Erdogan. Sa victoire à la mairie d’Istanbul en 2019 avait marqué un tournant historique, brisant plus de vingt-cinq ans de domination islamo-conservatrice sur la plus grande métropole du pays. Son arrestation en mars dernier, officiellement pour corruption, avait déjà provoqué une vague d’indignation en Turquie et à l’étranger.

Pour ses soutiens, cette nouvelle affaire illustre une stratégie d’élimination politique. « Le pouvoir sait qu’Imamoglu reste une menace réelle pour la présidence. Le qualifier d’espion, c’est tenter de le discréditer définitivement », commente un analyste politique turc.

Aucune preuve concrète n’a pour l’instant été rendue publique. Le bureau du procureur d’Istanbul affirme cependant que les investigations se poursuivent et qu’elles « concernent des faits graves portant atteinte à la sécurité nationale ». Les avocats d’Imamoglu ont, de leur côté, dénoncé des accusations infondées destinées à « détourner l’attention des véritables scandales qui frappent le gouvernement ».

Dans un climat politique de plus en plus tendu, cette affaire relance le débat sur la judiciarisation de la vie politique turque, où de nombreux opposants, journalistes et militants sont poursuivis pour espionnage ou terrorisme sur la base d’éléments jugés fragiles.



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