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Le Maroc opte pour le blé Russe : une révolution dans ses approvisionnements
Le Maroc a franchi un cap significatif dans sa stratégie d'approvisionnement en blé, avec l'importation de 222 000 tonnes de blé en provenance de Russie en novembre 2024. Ce chiffre représente une hausse marquante par rapport aux 119 000 tonnes importées à la même période l'année précédente. Cette évolution témoigne d'une volonté claire de diversifier les partenaires commerciaux du Royaume et de sécuriser ses besoins alimentaires, particulièrement face aux incertitudes sur les marchés européens.
Un Virage Stratégique
Traditionnellement orientés vers l'Union européenne, les pays africains, dont le Maroc, recherchent désormais des alternatives plus stables en raison des fluctuations des exportations européennes, souvent influencées par des tensions géopolitiques ou des aléas climatiques. Ce changement s'inscrit dans une volonté de réduire la dépendance envers des partenaires historiques tout en garantissant une continuité d'approvisionnement cruciale pour la sécurité alimentaire du pays.
Les experts estiment que cette tendance se poursuivra. Pour la saison 2024-2025, le Maroc pourrait importer plus de blé russe que d'origine européenne, mettant en valeur un réalignement important de ses sources d'importation.
Une Demande Croissante
La consommation de blé au Maroc ne cesse d'augmenter, atteignant 10 millions de tonnes pour la saison 2023-2024 et prévue à 10,1 millions de tonnes en 2024-2025. Cette croissance, alimentée par une démographie en hausse, accentue l'importance des chaînes d'approvisionnement robustes et diversifiées. Dans ce contexte, les importations de blé russe répondent à un double enjeu : sécuriser les besoins alimentaires en croissants et atténuer l'impact des fluctuations du marché européen.
Cependant, cette stratégie soulève des questions sur la résilience de cette dépendance envers la Russie. Malgré ses capacités d'exportation, le pays est vulnérable aux pressions géopolitiques qui pourraient perturber les échanges.
Un Nouveau Concurrent pour la France
L'émergence de la Russie en tant que fournisseur clé de blé au Maroc remet en question des équilibres établis depuis longtemps. La France, autrefois leader sur ce marché, a enregistré une baisse significative de ses exportations vers le Royaume, tandis que les achats marocains auprès de la Russie augmentent. Cette situation résulte de plusieurs facteurs, notamment des prix compétitifs, des volumes élevés sur le marché international et une capacité à répondre rapidement aux besoins des importateurs marocains.
Le glissement des importations marocaines vers la Russie illustre une évolution des rapports de force dans le secteur. Moscou, conscient de cette dynamique, continue de renforcer ses relations commerciales en proposant des offres attractives et des mécanismes de coopération directe. Cette localisation pourrait redéfinir les partenariats traditionnels du Maroc dans le secteur agricole, avec des répercussions à long terme.
Une réflexion sur l'avenir
Le duel entre la France et la Russie sur le marché marocain des céréales va au-delà d'un simple ajustement économique. Il représente une transition où le Maroc, désireux de diversifier ses approvisionnements, redéfinit ses priorités stratégiques. Pour maintenir leur position, la France et l'Union européenne devront intensifier leurs efforts pour renforcer les relations politiques et économiques avec Rabat.
Ainsi, l'avenir du marché du blé au Maroc dépendra d'un équilibre délicat entre pragmatisme commercial et résilience face aux défis géopolitiques. Le Maroc semble déterminé à tracer sa propre voie dans un paysage commercial en constante évolution.