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Le Maroc restreint l’exportation de l’huile d’argan
L’exportation de l’un des produits de terroir les plus connus du Maroc est désormais restreinte. Les autorités ont pris une décision concernant l’huile d’argan mondialement connue et recherchée.
Les douanes ont pris des mesures pour limiter la quantité de ce produit 100% « made in Morocco » ; produit manufacturé. Officiellement, une licence d’exportation est requise pour l’exportation d’huile d’argan torréfiée et non torréfiée dans des récipients d’une capacité supérieure à 5 litres. Cette décision entrera en vigueur le 1er juillet de cette année.
À partir de cette date, les exportateurs souhaitant obtenir des licences d’exportation pour les articles ci-dessus doivent soumettre leurs demandes à la plate-forme PortNet accompagnées d’une copie de la facture pro forma correspondante.
Le gouvernement veut contrôler plus étroitement le volume des exportations d’huile d’argan en période de hausse des prix sur le marché mondial.
« Le plus gros problème que connait le secteur, c’est le monopole des multinationales. », a déclaré la Professeur Zoubida, présidente de l’association Ibn Al Baytar. Selon professeur Zoubida, cela a été renforcé par le Covid qui a fait arrêter toutes les coopératives, suite à cela les multinationales en ont profité pour acheter toute la matière première. Dès lors, « la matière première est devenue inaccessible et les coopératives ne pouvaient plus en acheter. Cette stratégie des multinationales a fait grimper les prix passant de 500 dirhams à 600 dirhams », explique la présidente de l’association Ibn Al Baytar.
En 2019, le Maroc a réalisé une production de produit 4000 tonnes d’huile d’argan. 1800 tonnes de la production est commercialisée au niveau national. Et pour la valorisation de cette culture, la président déclare que « Beaucoup d’efforts ont été consentis pour l’organisation de la filière, la réhabilitation de l’arganeraie et la promotion de l’arganiculture mais il faut du temps pour augmenter la production et atteindre les objectifs tracés par la tutelle. »
Ne pouvant plus tenir, les coopératives se sont organisées en fédération pour entrevoir les solutions pour leur survie. Coté clientèle, le marché marocain ne pourra pas absorber la production d’huile d’argane. « L’autre problème dont souffre le secteur, c’est le raffinage de l’huile qui se fait hors du pays. », prévient professeur Zoubida.
Par contre, « la décision du gouvernement de limiter l’exportation de l’huile d’argane pourra être judicieuse, si au Maroc on parvient à raffiner le produit ». Mais d’ici juin, ça sera très difficile. La conséquence c’est aussi que certaines entreprises cosmétiques ne pourront faire de produit à base d’huile d’argane car le raffinage fait défaut au Maroc.
Pour professeur Zoubida, « il faut que la décision profite aux populations locales, alors que les femmes qui concassent ne sont pas payées au smig. Donc cela pourrait être une bonne décision pour elle. »
Lors de sa dernière conférence de presse, le porte-parole du gouvernement Mustapha Baïtas a rappelé que l’activation du système de licence d’exportation vise à contrôler les volumes exportés et à préserver les emplois des personnes.
Le gouvernement estime que les volumes de pétrole exportés ne profitent pas toujours au secteur local, il faut donc plus de contrôle. Il est frappant que les restrictions annoncées interviennent à un moment où les produits de base gagnent du terrain sur les marchés internationaux depuis plusieurs mois. Les oléagineux font partie des produits les plus touchés par la hausse des cours internationaux. Les tensions actuelles entre l’Ukraine et la Russie sont la principale raison de cette flambée. Face à cette situation exceptionnelle, plusieurs pays prennent des mesures pour réguler leurs exportations.
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