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Les pays arabes réunis contre le projet Trump de déplacement des palestiniens

Les pays arabes réunis contre le projet Trump de déplacement des palestiniens
07:14 Journalistes: ELMIR Barae
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Dans une démonstration rare d'unité, les pays arabes se dressent fermement contre le projet controversé du président américain Donald Trump visant à déplacer les Palestiniens de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie. Ce plan, qualifié de « nettoyage » par l'administration Trump, a provoqué une levée de boucliers unanime au sein du monde arabe, y compris parmi les alliés traditionnels de Washington.

Selon ce projet, les plus de deux millions de Palestiniens de Gaza seraient déplacés vers des territoires égyptiens et jordaniens, et le territoire de Gaza serait placé sous un contrôle américain et israélien. Le président américain, pour faire pression, a menacé de suspendre l’aide financière au Caire et à Amman si ces pays refusaient d’accueillir les Palestiniens déplacés.

L’Égypte, fortement opposée à cette proposition, a été la première à dénoncer ce plan comme une « violation des droits des Palestiniens » et une ligne rouge à ne pas franchir. Pour défendre cette position, Le Caire a mobilisé les nations arabes, y compris la Jordanie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui ont tous exprimé leur rejet catégorique du projet.

L'Égypte a également annoncé la tenue d’un sommet arabe extraordinaire à la fin du mois, accompagné d'une réunion d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Selon le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, cette initiative vise à garantir que la reconstruction de Gaza puisse se faire sans déplacement de ses habitants.

De son côté, la Jordanie, qui accueille déjà 2,3 millions de réfugiés palestiniens, a exprimé une opposition tout aussi ferme. Le roi Abdallah II, après une rencontre avec Donald Trump, a réaffirmé que toute tentative de déplacement des Palestiniens était inacceptable et qu’il était essentiel de lancer immédiatement la reconstruction de Gaza sans toucher à la souveraineté palestinienne.

L’Arabie saoudite a également adopté une position ferme, renouvelant son soutien à la création d’un État palestinien et condamnant toute initiative visant à déraciner les habitants de Gaza. Les Émirats arabes unis et Bahreïn, bien qu’ayant normalisé leurs relations avec Israël, se sont également opposés au projet, soulignant l’importance de préserver les droits des Palestiniens et de promouvoir une solution à deux États.

Ce consensus inhabituel entre des pays souvent divisés par des intérêts géopolitiques marque un moment rare dans l'histoire récente du monde arabe. Même la Syrie, en quête de réhabilitation internationale, et le Liban, sous pression économique, ont rejeté ce projet qu’ils considèrent comme un crime contre les Palestiniens.

Pour le politologue égyptien Ahmed Maher, cette unité témoigne d’une ligne rouge partagée par le monde arabe : aucun déplacement forcé des Palestiniens ne sera toléré, et toute solution au conflit israélo-palestinien doit passer par le respect des droits des deux peuples, avec la création d’un État palestinien souverain aux côtés d’Israël.

Ce moment de convergence rappelle que, malgré les tensions régionales, la question palestinienne reste un sujet sensible et fédérateur dans le monde arabe. Pour Donald Trump, le rejet catégorique de ce projet pourrait s’avérer un obstacle majeur dans ses tentatives de redessiner les équilibres au Moyen-Orient.

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