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Maroc et Israël : des relations renforcées malgré la guerre à Gaza
Cinq ans après la signature des Accords d'Abraham, les relations entre le Maroc et Israël se sont considérablement renforcées, en dépit de la guerre en Gaza et des tensions persistantes dans la région. Dans un rapport publié le 16 septembre, intitulé Five Years On: Are the Abraham Accords Here to Stay?, l’Israel National Security Studies (INSS) souligne la « résilience inattendue » de ces accords, tout en reconnaissant que leur avenir reste étroitement lié à l’évolution du dossier palestinien.
Les auteurs du rapport, Yoel Guzansky et Elie Podeh, notent que les coopérations sécuritaires et économiques entre Rabat et Tel-Aviv se sont intensifiées depuis 2020. Malgré les condamnations répétées par Rabat des violences ayant fait de nombreuses victimes civiles à Gaza depuis octobre 2023, les liens bilatéraux n’ont pas été rompus, preuve selon l’INSS de la solidité de ce rapprochement stratégique.
Un partenariat militaire inédit au sein du monde arabe
Le rapport met particulièrement en lumière la dimension militaire de cette coopération. En novembre 2021, le Maroc et Israël ont signé le tout premier accord de coopération militaire entre Israël et un État arabe. Depuis, les deux pays ont multiplié les exercices conjoints, les échanges d’experts et les visites officielles. Les achats marocains de matériels militaires israéliens auraient atteint près de deux milliards de dollars, représentant environ 11 % des importations de défense du Royaume.
Ce rapprochement s’inscrit également dans une dynamique régionale plus large, marquée par l’intégration d’Israël au commandement central des forces armées américaines (CENTCOM) en 2021, ainsi que par des manœuvres communes entre armées arabes et israélienne sous supervision américaine. L’INSS y voit le signe d’une volonté croissante de coopération sécuritaire face à des menaces partagées, notamment celle perçue de Iran.
Des échanges économiques en nette progression
Au-delà du volet militaire, les relations économiques ont également connu un essor notable. Un accord de coopération économique signé en février 2022 a favorisé l’augmentation des échanges bilatéraux, estimés à 110 millions de dollars en 2024, soit une hausse de 40 % en un an. Les secteurs concernés vont de l’agriculture à la technologie, en passant par la défense et les énergies renouvelables.
Le Maroc a par ailleurs accueilli en 2023 un forum économique réunissant des entrepreneurs marocains et israéliens, illustrant la volonté des deux parties de bâtir des partenariats durables. Le rapport mentionne également la participation du Maroc à des projets régionaux sur l’eau et le climat, comme l’accord « Eau pour l’électricité » conclu entre Israël, Jordanie et les Émirats arabes unis, aujourd’hui suspendu à cause de la guerre à Gaza.
Des liens historiques et culturels comme levier diplomatique
L’INSS souligne que le Maroc occupe une place particulière dans les Accords d'Abraham en raison de ses liens historiques, culturels et religieux avec Israël. La présence d’une importante communauté d’origine marocaine en Israël favorise, selon les chercheurs, des « connexions sociales plus soutenues » que dans les autres pays signataires. Cet ancrage sociétal contribue à renforcer le cadre diplomatique et économique existant.
Cependant, les auteurs mettent en garde contre toute instabilité politique ou émergence de forces d’opposition interne qui pourraient fragiliser ces avancées. Malgré ces incertitudes, aucun pays signataire n’a officiellement rompu ses liens avec Israël depuis le début du conflit à Gaza, signe que les accords conservent leur pertinence stratégique.
Une place stratégique que Rabat entend préserver
Pour l’INSS, le Maroc s’affirme désormais comme un acteur clé des Accords d'Abraham, capable de concilier ses positions diplomatiques sur la question palestinienne et ses intérêts sécuritaires et économiques. Tant que les conditions régionales resteront favorables, Rabat devrait continuer à jouer un rôle central dans ce dispositif, fédéré autour d’intérêts partagés et de liens historiques profonds avec Israël.