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Salé : la Villa Sebouâa, entre expression artistique et rigueur urbanistique
Ce mercredi, les habitants du quartier côtier de Salé ont assisté, impuissants, à la démolition partielle d’un édifice emblématique : la Villa Sebouâa. Cette bâtisse unique, reconnue pour ses sculptures imposantes et son style architectural hors du commun, a vu sa façade détruite par décision des autorités locales, invoquant une infraction aux règles d’urbanisme.
Depuis près de deux décennies, cette villa singulière attire les regards des curieux comme des amoureux d’art brut. Avec ses lions en pierre, ses colonnes en marbre et ses ornements marins, elle s’est imposée comme un véritable repère dans le paysage salétin. Fruit de la passion d’un propriétaire féru de sculpture, la Villa Sebouâa s’était muée en galerie à ciel ouvert, appréciée autant des passants que des photographes.
Une façade qui dérangeait la réglementation
Selon les services municipaux, l’ouvrage ne respectait pas les normes en vigueur, notamment en matière de hauteur et d’alignement des façades. C’est ce non-respect des règles urbanistiques qui aurait justifié l’intervention des engins de démolition, opérée en l’absence du propriétaire, actuellement à l’étranger avec son épouse.
Ce dernier, très discret dans les médias, est connu dans le quartier pour sa créativité débordante. Il avait peu à peu transformé sa demeure en une œuvre vivante, faisant de l’esthétique un projet personnel. Toutefois, cette démarche artistique n’a pas suffi à faire plier les règles urbanistiques, strictes et souvent peu conciliantes avec les initiatives individuelles, aussi originales soient-elles.
Une émotion palpable parmi les riverains
Sur place, les réactions sont partagées. Tandis que certains dénoncent une application sélective de la loi – évoquant d'autres constructions illégales toujours intactes – d'autres estiment que les limites avaient été largement dépassées. « C’est une belle œuvre, certes, mais on ne peut pas construire comme bon nous semble », commente un habitant du quartier. Un autre, plus amer, regrette : « La façade donnait une âme au quartier. Aujourd’hui, il ne reste qu’un mur nu et triste. »
Derrière cette affaire, c’est tout le débat sur la place de l’art spontané dans l’espace urbain qui refait surface. Comment concilier les impératifs réglementaires avec la préservation de créations locales, qui, à leur manière, participent aussi à la mémoire collective ?
Un symbole en sursis
Même amputée de sa façade la plus spectaculaire, la Villa Sebouâa reste, pour l’instant, debout. Mais sa transformation brutale pose une question plus large : comment une ville peut-elle encadrer sans étouffer ? Réguler sans effacer ? Alors que le chantier est désormais à l’arrêt, c’est une page à la fois artistique et administrative qui s’écrit à Salé.
En toile de fond, cette affaire souligne la complexité d’articuler liberté de création, respect du cadre légal et valorisation du patrimoine non-officiel. Une problématique qui dépasse la seule Villa Sebouâa, et qui pourrait bien s’étendre à d’autres initiatives locales encore tolérées… pour combien de temps ?
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