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Briser les barrières pour une concurrence équitable : un défi essentiel pour le Maroc
Dans le cadre du colloque international sur la "Neutralité de la concurrence et accès aux marchés", organisé à Marrakech le 13 novembre, des experts se sont réunis pour aborder des problématiques fondamentales sur la compétitivité et la régulation des marchés. Cet événement, orchestré par le Conseil de la Concurrence, a mis en lumière les obstacles auxquels sont confrontées les entreprises, notamment les pratiques anticoncurrentielles de certains grands acteurs. Frédéric Jenny, Président du Comité de la Concurrence à l’OCDE, a partagé sa vision sur les mécanismes qui faussent la concurrence et les défis à surmonter pour une équité sur le marché.
La Question des Barrières à l’Entrée
Pour Frédéric Jenny, l’un des enjeux majeurs réside dans les barrières à l’entrée, ces obstacles mis en place par des entreprises établies pour empêcher de nouveaux concurrents d’accéder au marché. Ces barrières peuvent être de nature stratégique ou réglementaire. Par exemple, certains acteurs influencent les réglementations ou baissent leurs prix de manière agressive pour décourager les petites entreprises de se lancer. Cela restreint la diversité économique et limite les choix pour les consommateurs, un phénomène que le Conseil de la Concurrence marocain cherche à combattre.
Jenny rappelle qu’un marché sain doit rester ouvert aux nouveaux entrants pour favoriser l’innovation et l’efficacité. Lorsque les barrières sont artificielles, elles deviennent un frein à la libre concurrence, créant ainsi un environnement moins dynamique. Il appelle donc les autorités de la concurrence à surveiller et à limiter ces pratiques.
Le Rôle Ambivalent de l’État
L’État, par le biais de ses interventions, joue un rôle clé dans l’équilibre concurrentiel. Cependant, les subventions, la passation de marchés et d’autres formes d’aides publiques peuvent également aboutir à une concurrence déloyale. Selon Jenny, certaines entreprises peuvent se retrouver favorisées, notamment dans les marchés publics, au détriment des petites entreprises ou des acteurs étrangers. Pour éviter ces déséquilibres, il recommande une gestion plus stricte des décisions publiques afin d'assurer que toutes les entreprises bénéficient d’un accès équitable aux ressources et opportunités.
Cette neutralité concurrentielle est d’autant plus essentielle dans des économies en développement comme celle du Maroc, où les petites et moyennes entreprises peinent à rivaliser avec des multinationales bénéficiant souvent de privilèges implicites. Pour garantir un environnement sain, Jenny souligne que l’État doit rester vigilant et limiter les interventions susceptibles de créer des distorsions sur le marché.
La Nécessité de Mesures Anti-Ententes
Les ententes entre entreprises, autre forme de pratiques anticoncurrentielles, sont une menace pour le choix des consommateurs et pour le dynamisme des marchés. Jenny note que les économies plus petites, comme celle du Maroc, sont souvent plus exposées à ce genre de pratiques en raison d’un nombre limité d’acteurs sur le marché. Les ententes peuvent limiter la diversité des produits et services, tout en maintenant des prix élevés.
Il recommande des mesures strictes contre les ententes, ainsi qu'une surveillance accrue pour détecter et sanctionner ces pratiques. La répression des ententes permettrait d’encourager un marché compétitif où les entreprises cherchent à se distinguer par l’innovation et la qualité.
Ouverture à la Concurrence Internationale
Dans un monde globalisé, Jenny estime que l’ouverture du marché marocain aux entreprises étrangères pourrait être bénéfique. En permettant aux entreprises internationales de rivaliser avec les acteurs locaux, cela stimulerait l’innovation et favoriserait une concurrence plus saine. La présence d’entreprises étrangères pourrait également réduire la domination de certains acteurs, tout en offrant aux consommateurs marocains des produits et services diversifiés à des prix compétitifs.
Garantir une Concurrence Équitable, un Levier pour le Développement
Pour l’économie marocaine, assurer une concurrence juste et équitable est essentiel pour encourager la croissance et l’innovation. Les autorités de la concurrence ont un rôle clé à jouer dans cette dynamique. Non seulement elles doivent sanctionner les pratiques anticoncurrentielles, mais elles doivent aussi veiller à ce que l’accès au marché reste libre et ouvert pour tous les acteurs, quels que soient leur taille et leurs moyens. Une régulation juste permettrait d'encourager les petites et moyennes entreprises, moteurs de l'économie locale, à prospérer.
En fin de compte, garantir la neutralité concurrentielle et briser les barrières à l’entrée ne se résume pas à des actions correctives ; il s’agit aussi de créer un écosystème où l’innovation et l’efficacité peuvent s’épanouir. Pour le Maroc, cela pourrait être un levier important pour développer une économie plus dynamique, diversifiée et inclusive, au bénéfice de tous.