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Albert Zeufack, l'alternative Camerounaise pour la présidence de la BAD
Albert Zeufack, économiste camerounais et figure de premier plan au sein de la Banque mondiale, affiche désormais ouvertement son ambition : briguer la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Si l’annonce était jusqu’à présent officieuse, elle s’inscrit aujourd’hui dans un contexte où l’Afrique centrale aspire à occuper, pour la première fois, la direction de cette institution majeure.
Actuellement directeur pays de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé-et-Principe, Albert Zeufack a entamé les premières démarches pour soumettre sa candidature. Malgré l’aval tardif des autorités camerounaises, l’économiste reste confiant quant à ses chances, en mettant en avant ses réalisations dans le développement économique du continent.
Pour de nombreux observateurs, la candidature de Zeufack apparaît comme une alternative crédible pour représenter l’Afrique centrale, face à Mahamat Abbas Tolli, candidat adoubé par la CEEAC mais contesté en raison d’accusations liées à sa gestion de la BEAC. En outre, la présence d’un Tchadien à la tête de la Commission de l’Union Africaine pourrait nuire à l’équilibre régional, réduisant ainsi les chances de Tolli.
Albert Zeufack, lui, propose une vision pragmatique et innovante. Fort de plus de 30 ans d’expérience internationale, il incarne un profil technique qui tranche avec les parcours traditionnels des précédents présidents de la BAD. Son parcours au sein de la Banque mondiale témoigne de son engagement en faveur du développement africain, avec des résultats tangibles, notamment en RDC où il a piloté des projets de grande envergure.
« La RDC est un laboratoire de ce que je pourrais accomplir à l’échelle du continent », affirme-t-il. Depuis sa prise de fonctions en 2022, il a contribué à doubler le portefeuille de la Banque mondiale dans le pays, passant de 5,2 milliards de dollars en 2021 à 8,3 milliards de dollars à mi-2024. Sous sa direction, des projets majeurs dans les secteurs de l’énergie, de l’eau potable et des infrastructures ont été lancés, bénéficiant directement à des millions de Congolais.
Albert Zeufack est également l’un des artisans du retour du projet hydroélectrique Inga III, longtemps perçu comme un levier énergétique continental. Sous son impulsion, le projet a été réorienté pour répondre d’abord aux besoins énergétiques internes de la RDC avant de servir l’exportation régionale. Cette approche, centrée sur la transformation économique locale, est saluée comme un modèle de développement inclusif et durable.
Ses réalisations ne se limitent pas à la RDC. Zeufack a contribué à l’élaboration de la Vision 2030 de la Côte d’Ivoire, au renforcement de la compétitivité du Maroc et au financement de projets de décentralisation au Kenya. Sa longue carrière lui a également permis de tisser un réseau influent sur le continent et à l’international, un atout majeur pour la BAD qui compte 82 actionnaires, dont 28 pays non africains.
À la question de savoir pourquoi il se considère comme le candidat idéal, Zeufack répond avec assurance : « Et si le conseil d’administration cherchait un candidat non conventionnel pour réformer l’institution ? Avec mon expérience technique et ma vision, je serais l’homme de la situation. »
Pour ses partisans, la candidature d’Albert Zeufack représente une opportunité unique de hisser l’Afrique centrale au sommet de la BAD, tout en apportant une expertise solide pour relever les défis du continent. À quelques mois de la clôture des candidatures, l’économiste camerounais incarne l’espoir d’un leadership réformateur, ancré dans des solutions concrètes pour une croissance inclusive et durable.