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Algérie : verdict mardi pour Boualem Sansal
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis plus de sept mois, verra son sort fixé mardi à l’issue d’un procès en appel où le Parquet a requis une peine de dix ans de prison. Cette affaire judiciaire, qui s’est transformée en un véritable enjeu diplomatique entre Paris et Alger, met en lumière des tensions profondes entre les deux pays.
Boualem Sansal, âgé de 80 ans et souffrant d’un cancer de la prostate selon ses proches, avait été condamné en première instance le 27 mars à cinq ans de réclusion. Il est notamment poursuivi pour des déclarations faites en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il évoquait une question sensible : l’héritage colonial et la délimitation des territoires algériens, qu’il considérait comme ayant inclus des terres auparavant marocaines. Ces propos lui ont valu des accusations d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage à corps constitué, ainsi que des griefs liés à la détention de vidéos et publications jugées menaçantes pour la sécurité du pays.
Le procès en appel, demandé aussi bien par l’écrivain que par le parquet, s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, déclenché en juillet 2024 par la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara. Depuis, les relations franco-algériennes se sont fortement détériorées, avec expulsions croisées de diplomates, restrictions sur les visas et suspension des coopérations bilatérales.
Lors de son procès, Boualem Sansal a défendu sa liberté d’expression, soulignant qu’il s’exprimait sur l’histoire, pas seulement sur la politique. Il a rappelé que, si la France avait tracé les frontières de l’Algérie à l’époque coloniale, celles-ci avaient été reconnues intangibles par l’Union africaine après l’indépendance en 1962.
En France, une forte mobilisation politique et médiatique réclame sa libération immédiate. L’Assemblée nationale française a adopté en mai une résolution en ce sens, liant toute coopération future avec l’Algérie au respect des droits humains. Toutefois, en Algérie, où Boualem Sansal est moins connu et critiqué notamment à cause de ses prises de positions pro-israéliennes, la solidarité est plus limitée.
Malgré les appels du président français Emmanuel Macron en faveur d’une grâce présidentielle, Abdelmajid Tebboune n’a pas encore donné suite. Le célèbre écrivain algérien Yasmina Khadra a cependant milité en juin pour une libération rapide de Sansal, évoquant un « devoir d’écrivain ».
Certains espèrent une grâce symbolique à l’occasion du 5 juillet, anniversaire de l’indépendance algérienne. Pendant ce temps, le comité de soutien français exprime son indignation face à ce qu’il considère comme une attitude « incompréhensible » du gouvernement algérien, soulignant que cette affaire dépasse largement les intérêts bilatéraux.
Le verdict de mardi ne clôturera sans doute pas la polémique, mais il marquera un tournant décisif dans cette affaire qui cristallise à la fois les questions de liberté d’expression, d’histoire postcoloniale et de relations diplomatiques complexes entre l’Algérie et la France.
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