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Dette extérieure : dix pays concentrent plus de 80 % des créances africaines

Hier 23:31
Dette extérieure : dix pays concentrent plus de 80 % des créances africaines

La Banque mondiale a publié son rapport annuel sur la dette extérieure mondiale, révélant une réalité préoccupante pour le continent africain. Hors pays de l’OCDE, le stock de la dette extérieure mondiale a atteint 8.937 milliards de dollars à fin 2024. Sur ce total, l’Afrique concentre près de 1.200 milliards de dollars, soit plus de 13 % de l’encours global, détenus en grande partie par un nombre limité d’États.

Cette progression s’inscrit dans un contexte marqué par des déficits publics persistants et des besoins massifs de financement, notamment pour les infrastructures. À l’instar d’autres économies émergentes, de nombreux pays africains ont accru leur recours à l’endettement extérieur, malgré des remboursements de plus en plus lourds au titre du service de la dette.

Selon la Banque mondiale, la dette extérieure des pays d’Afrique subsaharienne s’élève à environ 900 milliards de dollars, le reste étant porté par les pays d’Afrique du Nord. Cette dynamique contraste avec celle de grandes économies comme la Chine, dont la dette extérieure atteint 2.420 milliards de dollars, mais avec un ratio dette/PIB nettement plus soutenable grâce à un produit intérieur brut bien plus élevé.

La structure des créanciers africains montre une prédominance des emprunts publics bilatéraux et multilatéraux, qui représentent environ 62 % de la dette extérieure du continent. Parmi les principaux prêteurs figurent la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et la Chine. Toutefois, la part de la dette privée progresse, notamment à travers les émissions obligataires internationales, exposant davantage les pays africains à des taux d’intérêt plus élevés.

Si l’endettement extérieur n’est pas intrinsèquement négatif lorsqu’il finance la croissance, il devient problématique lorsque son service absorbe une part croissante des ressources budgétaires. En Afrique subsaharienne, la dette extérieure représente près de 50 % du revenu national brut et plus de 160 % des exportations, limitant les marges de manœuvre pour les dépenses sociales et les investissements publics.

Le rapport souligne également une forte concentration géographique de la dette. Dix pays africains cumulent à eux seuls plus de 80 % du stock total, soit environ 808 milliards de dollars. En tête figure l’Afrique du Sud, avec près de 176 milliards de dollars de dette extérieure, majoritairement privée, suivie de l’Égypte et du Nigeria. À eux trois, ces pays ont supporté en 2024 un service de la dette dépassant 53 milliards de dollars, illustrant la pression exercée sur leurs finances publiques.

Derrière ce trio figurent notamment le Maroc, l’Angola, le Sénégal, le Kenya, la Côte d’Ivoire et la Tunisie. Dans plusieurs cas, le poids croissant des intérêts et des remboursements réduit la capacité des États à investir dans la santé, l’éducation ou les infrastructures, tout en fragilisant les réserves de change.

À long terme, la Banque mondiale met en garde contre les risques macroéconomiques liés à cette trajectoire. Sans amélioration de la qualité des investissements financés par la dette et sans renforcement de la mobilisation des ressources internes, l’endettement extérieur pourrait devenir un frein durable au développement, plutôt qu’un levier de croissance pour les économies africaines.



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