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Dossier du Sahara : la diplomatie onusienne relancée entre Rabat, Pékin et Washington

Vendredi 14 Novembre 2025 - 15:44
Dossier du Sahara : la diplomatie onusienne relancée entre Rabat, Pékin et Washington

Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, a rencontré à Rabat l’ambassadrice de Chine au Maroc, Yu Jinsong, dans le cadre d’une série de consultations diplomatiques destinées à relancer le dialogue autour du dossier du Sahara marocain. Cette rencontre marque une nouvelle étape dans les efforts menés par les Nations unies pour consolider le processus politique et préserver la stabilité régionale.

Selon des sources diplomatiques à Rabat, l’entretien a permis de passer en revue la situation actuelle sur le terrain, les défis auxquels fait face la MINURSO, ainsi que les moyens de renforcer la coopération entre la mission onusienne et les membres permanents du Conseil de sécurité, dont la Chine.

L’ambassadrice chinoise, entrée en fonction fin septembre, a exprimé à Alexander Ivanko le plein soutien de Pékin aux efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique « juste et durable » au différend régional. Pékin, a-t-elle souligné, « soutient le rôle central des Nations unies dans la recherche d’une issue pacifique » et encourage toutes les parties à privilégier le dialogue dans un esprit de compromis.

Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de la politique étrangère chinoise, qui prône la non-ingérence et la recherche de solutions négociées. Bien que la Chine se soit abstenue lors du vote de la résolution 2797 prolongeant le mandat de la MINURSO, cette attitude traduit, selon plusieurs observateurs, une volonté de rester neutre tout en favorisant le consensus au sein du Conseil de sécurité.

À Rabat, Alexander Ivanko poursuit une série de rencontres avec des diplomates représentant les membres du Conseil, dans un contexte où les Nations unies cherchent à réactiver le processus des tables rondes, interrompu depuis 2019. Ce mécanisme, instauré sous l’égide de l’ancien envoyé personnel Horst Köhler, avait pour objectif de réunir le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le front polisario autour d’une même table, afin de relancer un dialogue gelé depuis plusieurs années.

Dans les coulisses diplomatiques, plusieurs sources confirment une intensification des discussions entre Washington, Rabat et Alger. L’administration américaine, qui avait reconnu en 2020 la souveraineté du Maroc sur le Sahara, multiplie les initiatives pour réunir les conditions d’un règlement durable. Le conseiller spécial du président américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a même évoqué récemment la possibilité d’un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie avant la fin de l’année 2025.

Cette évolution, bien que prudente, semble trouver un écho à Alger. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a admis que son pays avait envisagé de voter en faveur de la dernière résolution onusienne, tout en justifiant son abstention par la mention explicite de la souveraineté marocaine dans le texte. En parallèle, des signaux économiques témoignent d’un rapprochement pragmatique entre Alger et Washington, notamment à travers les discussions autour de l’installation de géants énergétiques américains comme Chevron et ExxonMobil en Algérie.

Ces développements coïncident avec une réorientation progressive de la MINURSO, dont le mandat, centré sur l’observation du cessez-le-feu, fait l’objet d’une réflexion au sein des Nations unies. Des ajustements récents au sein de la mission, motivés par des contraintes budgétaires, traduisent une volonté d’adapter la présence onusienne à la nouvelle réalité politique du dossier.

Pour plusieurs analystes, la visite d’Alexander Ivanko à Rabat illustre une prise de conscience croissante au sein de la communauté internationale : le plan d’autonomie proposé par le Maroc reste aujourd’hui la seule base crédible pour une sortie pacifique et durable du conflit. La position chinoise, bien que mesurée, contribue à conforter cette orientation diplomatique, en soulignant la nécessité d’un consensus global autour du rôle des Nations unies et du dialogue comme unique voie de règlement.



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