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Économie mondiale sous tension : le Maroc entre défis et opportunités
Dans un contexte international marqué par une instabilité économique croissante, un échange d’experts s’est tenu lundi à Casablanca, réunissant des acteurs clés autour des enjeux macroéconomiques mondiaux et de leurs répercussions sur l’économie marocaine. L’économiste Lluis Dalmau Taulés, spécialiste Afrique et Moyen-Orient chez Allianz Trade, a animé cette rencontre en apportant un éclairage précieux sur les défis et opportunités qui se dessinent pour le Royaume.
Une conjoncture mondiale sous forte pression
Le paysage économique international est actuellement secoué par des tensions commerciales majeures, notamment entre les États-Unis et la Chine. Ces rivalités ont profondément modifié les flux commerciaux, entraînant une hausse significative des droits de douane. Cette situation affecte la compétitivité des entreprises exportatrices à travers le monde. Selon une enquête récente d’Allianz Trade, 60 % des exportateurs interrogés dans neuf pays — représentant 60 % du PIB mondial — subissent déjà un impact négatif, tandis que près de la moitié anticipent une baisse de leurs ventes à l’export.
Face à ces incertitudes, les entreprises réajustent leurs stratégies en optant pour le « friendshoring », une politique de diversification de leurs partenaires commerciaux pour réduire les risques liés aux conflits commerciaux. Cette tendance favorise notamment un redéploiement des échanges vers l’Europe et l’Amérique latine.
Le Maroc : résilience et perspectives de croissance
Malgré ce contexte tendu, le Maroc affiche une certaine robustesse économique. La croissance du pays est attendue à 3,5 % en 2025, légèrement supérieure en 2026, portée par un rebond dans des secteurs clés tels que la manufacture, le tourisme et l’agriculture, après plusieurs années de sécheresse. L’expert souligne que l’impact direct des tensions commerciales sino-américaines reste limité pour le Maroc, du fait d’une faible exposition au marché américain et de l’exclusion des engrais des hausses tarifaires. Toutefois, une influence indirecte via l’économie européenne n’est pas à exclure.
L’économiste note également que le Royaume pourrait tirer parti du réacheminement des flux commerciaux, même si ses gains à l’export sont prévus en baisse, passant de 5 milliards de dollars en 2024 à 2,8 milliards en 2025. Le trafic portuaire à Casablanca illustre cette dynamique, avec une hausse notable suite à la fermeture temporaire du canal de Suez qui a détourné une partie du trafic maritime vers les ports marocains.
Des risques à ne pas sous-estimer
Malgré ces opportunités, le Maroc fait face à des défis majeurs. Lluis Dalmau Taulés, ancien collaborateur du département Afrique du FMI, met en garde contre le « triple choc » qui a marqué l’année 2023 : réduction des investissements publics, hausse des taux d’intérêt rendant le financement plus coûteux, et recul des investissements directs étrangers. Ces facteurs exercent une pression accrue sur les entreprises marocaines, dont les faillites pourraient atteindre 7 %.
Pour limiter ce risque, il est crucial d’améliorer l’accès au financement, en particulier pour les acteurs économiques les plus vulnérables, afin de préserver la dynamique de croissance et la stabilité du tissu entrepreneurial.
Le Maroc, un carrefour stratégique dans les chaînes de valeur mondiales
Au cœur des mutations économiques globales, le Maroc pourrait renforcer son rôle dans la diversification des chaînes de valeur hors de Chine. Ce repositionnement offre au Royaume l’opportunité de devenir un point d’ancrage privilégié pour les investissements européens et américains.
Le secteur automobile marocain en est un exemple emblématique : la présence croissante d’entreprises chinoises, qui y voient une porte d’entrée compétitive vers le marché européen, témoigne de ce potentiel. De même, le développement des infrastructures portuaires pourrait faire des ports marocains des hubs mondiaux, connectant les marchés européens, africains, asiatiques et américains, à condition que des investissements stratégiques soient réalisés.
Renforcer la résilience pour saisir les opportunités
Pour Lluis Dalmau Taulés, le Maroc doit consolider sa résilience économique, faciliter l’accès au financement et s’imposer comme un carrefour incontournable dans la compétition géoéconomique mondiale. Le Royaume a ainsi les moyens de transformer les turbulences actuelles en leviers de croissance durable.
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