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Femmes rurales : piliers de l’économie sociale et solidaire au Maroc

Mardi 28 - 09:49

Par: Naji khaoula

Femmes rurales : piliers de l’économie sociale et solidaire au Maroc

À l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, l’Office de Développement de la Coopération (ODCO) met en lumière le rôle croissant des femmes dans l’économie sociale et solidaire. En 2025, leur participation au secteur coopératif a augmenté de 6 %, confirmant une dynamique qui transforme durablement le paysage économique national.

Aujourd’hui, 7 891 coopératives exclusivement féminines regroupent plus de 73 000 adhérentes, dont près de la moitié sont issues des zones rurales. Au total, 267 953 femmes participent activement au mouvement coopératif, avec 61 % originaires des territoires ruraux. Cette présence massive traduit une réalité nouvelle : les femmes rurales ne se contentent plus de préserver les traditions, elles innovent, dirigent et génèrent des emplois au cœur de leurs communautés.

Aicha Errifaai, Directrice générale de l’ODCO, souligne : « L’autonomisation économique des femmes rurales n’est pas seulement un enjeu social, c’est un pilier de développement durable. En renforçant leurs compétences, leur accès aux marchés et au financement, nous bâtissons un modèle coopératif inclusif capable de transformer durablement les territoires. »

Cette évolution s’inscrit dans la stratégie nationale visant à faire de l’autonomisation économique des femmes un levier de développement durable. La feuille de route gouvernementale pour l’emploi place le modèle coopératif au cœur de la création d’opportunités, de la réduction des disparités régionales et de la consolidation de la prospérité partagée. L’ODCO facilite ainsi l’accès des femmes rurales à la formation, aux marchés publics et à un accompagnement technique, transformant l’entrepreneuriat collectif en véritable moteur d’émancipation.

Le succès du modèle coopératif féminin repose sur un héritage ancestral de solidarité rurale. Dans les douars, les femmes ont longtemps partagé les travaux agricoles, organisé des tontines et soutenu leurs pairs lors des récoltes. Aujourd’hui, ce capital social devient la base d’un mouvement coopératif moderne, encouragé à se diversifier. Les coopératives féminines ne se limitent plus à la couture, la broderie ou l’élevage, qui représentent encore 28 % des initiatives, mais s’engagent dans des filières innovantes telles que la transformation agroalimentaire, le tourisme rural, les énergies renouvelables, l’économie circulaire ou l’agriculture biologique.

Pour accompagner cette transition, l’ODCO organise des rencontres de terrain. Entre le 29 septembre et le 17 octobre 2025, treize rencontres régionales ont eu lieu à Tanger-Fahs Anjra, Berkane, Nador, Khémisset, Benslimane, Midelt, Tinghir, Kalaat Sraghna, Chtouka Aït Baha, Guelmim, Laâyoune-Boujdour et Dakhla, rassemblant 573 participants, dont 489 femmes. Dans plusieurs régions, la majorité des participantes étaient de jeunes femmes issues de centres de formation ruraux, marquant un nouvel élan générationnel.

Au-delà des chiffres, ces initiatives témoignent de la volonté de faire reconnaître la femme rurale comme un acteur clé du développement territorial. Soutenir une coopérative féminine ne relève pas seulement d’un geste solidaire : « C’est un choix économique conscient qui crée de la valeur, maintient l’emploi local et renforce la cohésion sociale », conclut l’ODCO.