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Grève reportée : les contrôleurs aériens attendent un gouvernement stable en France
Le principal syndicat des contrôleurs aériens français, le SNCTA (Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien), a annoncé vendredi le report de sa grève initialement prévue le 18 septembre. Cette décision intervient dans un contexte de transition politique, alors que le pays traverse une période d’instabilité institutionnelle.
Selon Guillaume Sintes, représentant du SNCTA, le syndicat n’a actuellement « pas d’interlocuteur gouvernemental » en mesure de négocier les revendications de la profession. « Compte tenu du fait qu’un nouveau Premier ministre a été nommé et qu’un certain temps va être laissé pour composer le gouvernement, on n’a pas d’interlocuteur pour aboutir sur nos revendications d’ici le 18 septembre », a-t-il déclaré à l’AFP. Le préavis est donc levé pour cette date, mais le mouvement social est simplement différé : une grève nationale est désormais envisagée du 7 au 9 octobre.
Ces derniers mois, plusieurs journées de grève des contrôleurs aériens ont déjà fortement perturbé le trafic aérien en France, illustrant la tension persistante entre la profession et les autorités. Le SNCTA réclame notamment un « rattrapage intégral de l’inflation » sur les salaires pour 2024, ainsi qu’une réforme de la gouvernance du contrôle aérien, qu’il juge marquée par « la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes ».
Ce report intervient alors que le pays est plongé dans une crise politique depuis la dissolution en juin 2024 de l’Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron. La chambre basse est désormais éclatée en trois blocs sans majorité claire (gauche, centre-droit et extrême droite), compliquant toute prise de décision. Lundi, le Premier ministre François Bayrou a été renversé par un vote de défiance, et mercredi, Sébastien Lecornu, ancien ministre des Armées, a été nommé à la tête du gouvernement. Ce dernier mène actuellement des consultations pour former son équipe, tandis que le gouvernement sortant gère les affaires courantes.
Ce contexte politique incertain pourrait encore compliquer les négociations sociales à venir, laissant planer la menace de nouvelles perturbations sur le trafic aérien français en octobre.