Advertising
Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Suivez-nous sur Facebook

Interférence américaine et tensions : la présidentielle hondurienne dominée par Nasry Asfura

13:31
Interférence américaine et tensions : la présidentielle hondurienne dominée par Nasry Asfura

Le Honduras vit une présidentielle sous haute tension. Selon les premiers résultats publiés par le Conseil national électoral (CNE), le candidat conservateur Nasry Asfura, 67 ans, soutenu ouvertement par le président américain Donald Trump, arrive en tête du scrutin avec 40,6 % des voix, sur un peu plus d’un tiers des bulletins dépouillés. Il devance de 1,8 point son rival de droite Salvador Nasralla et surclasse largement la candidate de gauche au pouvoir, Rixi Moncada.

Ce scrutin à un tour mobilisait plus de 6,5 millions d’Honduriens appelés à élire un président, 128 députés et des centaines de maires pour les quatre prochaines années. Mais rarement une élection hondurienne n’aura été autant marquée par l’ingérence internationale, notamment celle de Washington.

Donald Trump, qui adopte une position interventionniste assumée en Amérique latine, a publiquement qualifié Asfura de « seul vrai ami de la liberté ». Il a averti que les États-Unis « ne gaspilleront pas leur argent » si son favori ne l’emportait pas. À l’inverse, il affirme « ne pas pouvoir travailler » avec Rixi Moncada, ni faire confiance à Salvador Nasralla. Sur les réseaux sociaux, il a même évoqué une alliance avec Asfura pour « combattre les narco communistes ».

Cette prise de position a provoqué la colère de Rixi Moncada, dénonçant une « ingérence totale » trois jours avant le vote. Asfura, lui, minimise l’impact de ce soutien, notamment après l’annonce par Trump d’une « grâce totale » pour l’ex-président hondurien Juan Orlando Hernández, emprisonné aux États-Unis pour narcotrafic. Asfura se présente en effet sous la bannière du parti de l’ancien dirigeant, ce qui suscite de vives critiques.

La journée de vote s’est déroulée dans un climat tendu, droite et gauche s’accusant mutuellement de préparer une fraude. Le pays ne dispose pas d’arbitre électoral pleinement indépendant, bien que l’Organisation des États américains (OEA) et l’Union européenne aient dépêché des observateurs. Francisco Assis, chef de la mission de l’OEA, a décrit une « atmosphère démocratique », mais la gauche au pouvoir refuse de reconnaître les résultats avant le décompte complet, qui pourrait durer plusieurs jours.

Au-delà des jeux d’alliances et des accusations, les préoccupations majeures des Honduriens — pauvreté, corruption, violence — ont été peu abordées durant la campagne. Près des deux tiers de la population vivent dans la pauvreté, tandis que les envois de fonds de la diaspora représentent 27 % du PIB. Cette année, l’administration Trump a pourtant expulsé environ 27.000 Honduriens et retiré le statut de protection temporaire à 51.000 autres.

Sur les marchés de Tegucigalpa, les électeurs oscillent entre scepticisme et espoir. « Je vote pour qui me plaît, pas pour ce que Trump dit », confie Esmeralda Rodríguez, vendeuse de fruits. D’autres espèrent que l’influence américaine permettra d’améliorer la situation des migrants.

Alors que le pays affronte corruption, narcotrafic et violences endémiques, les résultats définitifs seront scrutés de près, tant au Honduras que sur la scène internationale.



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.