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Israël connaît un exode sans précédent depuis deux ans
Israël traverse une crise démographique sans précédent. Selon un rapport présenté à la Knesset, plus de 192 000 Israéliens ont quitté le pays entre 2022 et la mi-2024. Une vague d’émigration d’une ampleur historique, attribuée à la guerre à Gaza, à l’instabilité politique et au climat social tendu qui secoue l’État hébreu depuis plusieurs années.
En deux ans, 1,8 % de la population israélienne, estimée à un peu plus de dix millions d’habitants, a choisi de s’installer à l’étranger. Dans le même temps, seuls 66 000 citoyens ont fait le chemin inverse, provoquant un solde migratoire négatif de 125 000 personnes. Pour les démographes, il s’agit d’une tendance préoccupante, d’autant que les départs concernent en grande partie des jeunes actifs qualifiés, issus des grandes villes comme Tel Aviv.
Les chiffres montrent une accélération nette du phénomène : près de 59 000 départs en 2022, 88 800 en 2023 et 50 000 sur les huit premiers mois de 2024. Ce rythme dépasse largement la moyenne enregistrée lors de la décennie précédente, estimée à environ 40 000 départs annuels. À cela s’ajoute un autre signe alarmant : plus de 8 400 citoyens ont demandé la révocation de leur statut de résident israélien cette année, un record qui traduit la volonté d’un départ définitif.
Pour beaucoup, cette fuite est la conséquence directe du climat d’instabilité et de désillusion politique. Les tensions autour de la réforme judiciaire de 2023 ont profondément divisé la société israélienne, tandis que la guerre à Gaza a exacerbé la peur et l’incertitude. Selon le député Gilad Kariv, président de la commission parlementaire à l’origine du rapport, « cette émigration massive ne résulte pas seulement de la guerre, mais d’un rejet du gouvernement actuel et d’un sentiment de rupture avec les valeurs démocratiques ».
La presse israélienne souligne également le rôle des difficultés économiques et de la fatigue sociale accumulée après des années de conflits. Beaucoup d’Israéliens partis ces derniers mois auraient trouvé refuge en Europe et en Amérique du Nord, attirés par de meilleures conditions de vie et un sentiment de sécurité retrouvé.
Parallèlement, Israël continue d’accueillir de nouveaux citoyens, principalement issus des diasporas occidentales. En 2022 et 2023, plus de 144 000 nouveaux arrivants se sont installés dans le pays, souvent motivés par la montée de l’antisémitisme à l’étranger. Un apport migratoire qui compense temporairement les pertes, mais qui ne suffit pas à enrayer la tendance.
Les députés à l’origine du rapport tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, la fuite des talents et des jeunes diplômés pourrait coûter plusieurs milliards de shekels par an à l’économie nationale. « Un pays au solde migratoire négatif est sur une pente dangereuse », prévient le député centriste Vladimir Beliak. Pour l’heure, aucun plan d’action concret n’a été présenté par le gouvernement, tandis que les départs se poursuivent à un rythme jamais observé dans l’histoire récente du pays.